Apprendre la mer, être marin du Roi de France

Un historien de la mer durant l’ancien Régime

On a connu Olivier Chaline, professeur d’histoire moderne à la Sorbonne, avec deux ouvrages magistraux, le règne de Louis XIV (Flammarion, 2005) et surtout La mer et la France (Flammarion, 2016) qui revenait avec brio sur le rapport singulier de la Monarchie des Bourbons à la mer. Chaline est devenu, à l’instar de Patrick Villiers et de Michel Vergé-Franceschi, l’un des spécialistes de l’histoire maritime française. Avec Apprendre la mer, il revient sur le sujet de l’apprentissage pour les aspirants officiers, roturiers ou nobles, mousses ou futurs officiers. L’ouvrage, centré sur les XVIIe et XVIIIe siècles, est structuré en trois parties aux titres évocateurs : « Embarquer », « La mer ou l’école », « Prendre la mer ».

L’appel de l’océan

Il faut ici se représenter un monde complètement différent du nôtre. Pas de propulsion à moteur, juste la voile et des vents qu’il faut apprendre à connaître et à utiliser, des rivages qu’il s’agit de cartographier, chose importante quand on sait que la France possède durant une grande partie de la période un des plus grands empires coloniaux. On devient marin assez jeune en embarquant comme mousse, une façon d’apprendre la vie sur un bateau.

Pour les officiers, le sujet est différent. L’Etat monarchique, pour sa marine, commence d’abord par mobiliser des officiers de navires marchands (il continuera d’avoir recours à cette pratique de manière résiduelle jusqu’à la fin de la période) avant d’envisager la création d’un corps spécifique d’officiers. La question de la formation de ces derniers, majoritairement nobles et catholiques (au XVIIe siècle, il y eut cependant beaucoup de protestants), est essentielle et fait l’objet du chapitre « La mer ou l’école » qui fera les délices des amateurs d’histoire navale.

Apprendre la mer est un excellent ouvrage.

Sylvain Bonnet

Olivier Chaline, Apprendre la mer, Flammarion, octobre 2022, 240 pages, 21,90 euros

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