Volage, chronique des Enfers

Qui résisterait à l’enfer ?

Avec Volage, Stephen Desberg et Tony Sandoval proposent une fresque fantastique et graphique sur l’horreur de l’enfer comme nous ne l’avions pas vu depuis très longtemps. Car souvent le thème est traité sous un aspect burlesque. Les auteurs le dépeignent avec effroi et il nous fait réfléchir à nos actes afin de ne pas se retrouver sous ces cieux malfaisants ! Une édification à la manière de Jérôme Bosch.r

L’enfer c’est vraiment l’enfer

Pour commencer je suis mort. Pas de chance, je me suis réveillé en enfer. Pas de surprise, je l’avais un peu mérité… 

Mc Gilles est l’un des nouveaux résidents de l’enfer, il est accompagné au cachot, qu’il partage avec d’autres condamnés. Ce qui l’attend : souffrir et se tuer à la tâche. S’il fait un écart ou tente de fuir, il n’aura le choix qu’entre la peste ou pire l’équarisseur et ses chiens maudits. Ses nouveaux amis Herman le nazi, Anne la pirate et d’autres ont échafaudé un plan irréel, s’évader de l’enfer. Il pense ne rien avoir à perdre en les suivant et affronter ce qui sera peut-être son pire cauchemar. Évidemment ce sera un déferlement de sang qui va accompagner leurs pas et leur fuite en avant. Mais d’ailleurs comment sortir de cet endroit si maléfique ?

Daniel Maghen toujours le spécialiste de l’art du 9e art

En ouvrant Volage vous allez au-devant d’un film d’horreur à rebondissements qui n’en finit pas. Mais vous allez surtout profiter d’un spectacle dont vous ne serez jamais les héros, vous deviendrez spectateur d’une œuvre incroyable.

Oui je pèse mes mots, Tony Sandoval dévoile son talent immense de compositeur d’histoires extraordinaires. On pourrait faire référence à d’autres talentueux auteurs comme Tiburce Oger avec Gorn (Vents d’Ouest) ou la série Les chroniques de la lune noire (Dargaud) qui nous ballottent dans le même univers. Ou plus récemment Rebecca Dautremer qui créée des univers décalés et époustouflants de détails. Tony Sandoval conçoit notre pire cauchemar avec un graphisme apocalyptique et époustouflant. Les hommes sont des hommes, les femmes sont des femmes mais les monstres sont de vraies créations artistiques, mi machine, mi Dieux, mi démons.

Un travail prodigieux car tout est en couleur directe, chaque page est une scène construite puissamment pour nous en mettre plein les yeux. Il nous suffit de lire les phylactères et ainsi continuer l’aventure avec lui.

Stephen Desberg n’est pas en reste avec un scénario captivant qui ne laisse rien au hasard. Chacun des personnages est confronté à ses propres erreurs, les drames dont ils ont été les acteurs et bien souvent les instigateurs.

Xavier de La Verrie

Stephen Desberg (scénario), Tony Sandoval (dessin), Volage, Daniel Maghen, février 2022, 129 pages, 25 eur

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