« Le marchand qui voulait gouverner Florence », bienvenue au Moyen-âge

Un historien touche-à-tout

Historien italien, Alessandro Barbero est un généraliste qui a publié des ouvrages sur un grand nombre de sujets : Waterloo (Flammarion, 2005), Le jour des barbares (Flammarion, 2006), Histoires de croisades (Flammarion, 2010), La bataille des trois Empires, Lépante 1571 (Flammarion, 2012), Le Divan d’Istanbul (Payot, 2013). Dans Le marchand qui voulait gouverner Florence, Barbero propose six portraits d’hommes et de femmes du Moyen-âge : une approche originale pour découvrir une période largement méconnue.

 

 

Un livre qui tient compte de l’équilibre des sexes

Trois hommes, trois femmes : oui, chez néophyte, le Moyen-Age recèle de personnalités passionnantes, quel que soit leur sexe. On découvre ici le personnage de Christine de Pizan, écrivain au service de la noblesse et de la cour et qui porte un discours que certains aujourd’hui qualifieraient de féministe. On retrouve aussi Jeanne d’Arc ou la mystique Catherine de Sienne. À côté des dames, on trouve Joinville, le compagnon de saint Louis auteur d’un ouvrage précieux sur son Roi, ou Salimbene de Parme, un moine doué dans l’art de l’observation et Dino de Compagni, un marchand de Florence et témoin précieux des luttes politiques de son temps.

 

De l’importance de la religion

La lecture de cet ouvrage donne un aperçu de la manière dont la religion imprégnait la vie de ces personnes. Il donne aussi une mesure des libertés prises par les individus, surtout par rapport aux institutions : Jeanne d’Arc, par exemple, se retrouva en situation d’opposition face à une Eglise aux prises avec le temporel, sans compter la méfiance traditionnelle des clercs envers les mystiques. Joinville doit jongler dans son portrait de saint Louis entre son adhésion aux valeurs de la chevalerie, son attachement passionnel au Roi et la contradiction de celui-ci entre son comportement et sa fonction. Voilà un bel essai pour appréhender une période très mal comprise aujourd’hui.

 

Sylvain Bonnet

 

Alessandro Barbero, Le marchand qui voulait gouverner Florence, traduit de l’italien par Romane Lafore, Flammarion collection « champs », mai 2017, 206 pages, 7 €

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