A queen in New York, rock and roll star

On ne connait pas ici Marine Béliard, auteure d’un premier roman chez L’Harmattan, Un été sous influence, en 2019. Elle a en tout cas publié chez Rivages cette année A queen in New York, dans le cadre de la collection « New York made in France ». Une manière de revenir sur l’importance de la ville dans la musique rock au siècle dernier.

Mort d’une chanteuse, mystère d’une vie

« Ce fut une journée lisse et pâle de l’automne new-yorkais. Comme si une imperceptible vague de tristesse s’était insidieusement abattue sur la ville. Étonnamment, Elva ne s’en était pas rendue compte, elle s’était levée vers 9 heures, avait bu son café sur la terrasse, ses pensées toutes concentrées vers lui, à la fois anxieuse, heureuse et excitée de le voir. »

New York 1989. Une femme vient de faire l’amour dans sa chambre d’hôtel et on lui fait un fix d’héroïne… Et elle meurt. Mais ce n’est pas n’importe qui : Elva est la chanteuse d’un groupe de rock très connu qui a réussi à éclipser Blondie. Son ami Joe, un flic du NYPD, prend son décès en pleine figure même s’il ne l’a pas vu depuis des années. La police l’interroge bien sûr même si la thèse du suicide semble la plus évidente. Sauf qu’il n’y croit pas. Elva était clean depuis des années et pas du tout suicidaire. Alors Joe va mener son enquête, découvrant un amoureux transi d’Elva qui la prend en photo depuis des années et qui lui monte un cliché… de lui, le jour de la mort de la chanteuse, devant chez elle, complètement déchiré. Joe doute. Joe se souvient de son passé. De ses amis. De leur arrivée à New York. De James, le jumeau de son grand amour, Linda, morte dans un stupide accident…

Un roman nostalgique et émouvant

A queen in New York raconte une ville durant les années 1970 et 1980, celles de Lou Reed et des New York Dolls, du disco et du punk, de Blondie et de Chic. La trajectoire d’Elva (on vous laisse lire le roman) rappelle certaines histoires et évoque aussi de loin Debbie Harry, chanteuse de Blondie dont on peine aujourd’hui à imaginer l’impact. C’est aussi, enfin, le roman d’un groupe de potes partis à la découverte de la « Grosse Pomme » comme on dit. Grâce à sa construction, ce roman est plutôt réussi et on salue ici le talent de Marine Béliard.

Sylvain Bonnet

Marine Béliard, A queen in New York, Rivages, mai 2024, 260 pages, 21 euros

Laisser un commentaire