Mark Millar ressuscite Vampirella, la plus sexy des suceuses de sang !
Vampirella est de retour chez Graph Zeppelin ! Mark Millar délivre une honnête série B horrifique truffée d’érotisme et de gore. Le tout rehaussé par les étonnantes peintures de Mike Mayhew. Deux récits complets pour les amateurs et les néophytes.
Une dangereuse bande de vampires terrorise la petite ville de Gentle Creek et ses alentours. Mais l’un d’entre eux est arrêté par la police après une rixe dans un bar. Vampirella décide de se rendre sur place pour mener l’enquête. Elle ignore encore que plusieurs agents fédéraux sont sur la même affaire. Leur plan ? La suivre de prêt pour débusquer les créatures de la nuit. Mais Vampirella ne manque jamais de ressources…
Qui est Vampirella ?
Vampirella vient de la planète Drakulon, où le sang coule dans les rivières et sert de nourriture. Un jour, une navette spatiale venue de la Terre s’écrase sur Drakulon. Quand on découvre que le sang coule dans les veines des astronautes, Vampirella est chargée de se rendre sur Terre pour enquêter. Seulement, la superbe vampire finit par apprécier les humains et décide de consacrer son existence à protéger l’espèce humaine de ses semblables.
Au début des années 70, Vampirella connaît un joli succès aux USA. Mais aussi en France : les aventures de la plantureuse suceuse de sang sont publiées dans la revue Vampirella. 20 ans après, on la retrouve sporadiquement aux éditions Soleil, Semic, Panini (en 2012 et 2013) et enfin dernièrement chez Delirium. Par contre, aux USA, son succès ne s’est jamais démenti ; le sex-appeal du personnage touche plusieurs générations de lecteurs. Bien avant Harley Quinn, de nombreuses cosplayeuses se confrontent aux mensurations disons-le, astronomiques, de l’héroïne. Vampirella est une héroïne culte. Au point que, dans les années 90, elle fait l’objet d’une adaptation cinématographique : Vampirella, The Movie est une série B honnête mais fauchée uniquement sauvé par la superbe Talisa Soto dans le rôle-titre.
Mark Millar ose la série B sexy et horrifique
De série B, il en est bien question dans les deux aventures de Vampirella réunies dans cet album. Mark Millar et John Smith écrivent chacun des aventures simples, directes et sans fioritures. Pas besoin de connaître Vampirella pour s’y plonger… Et y prendre du plaisir. Car l’héroïne fait rarement dans la subtilité. Elle règle les problèmes à coups de fusil à pompe, ou en défonçant le crâne de ses adversaires à mains nues. Effets gore, geysers de sang et punch lines à l’appui. L’ensemble fait par moment penser aux films grindhouse modernes (Planète Terreur, ça vous parle ?). Nul doute que si vous aimez le genre, vous y trouverez votre compte. À noter l’idée de départ de Mark Millar qui ressemble à un 30 jours de nuit inversé. Un concept intéressant mais pas réellement développé, ce qui n’empêche pas l’histoire d’être diablement amusante.
Les peintures gore de Mike Mayhew
Généralement cover artist, Mike Mayhew est un illustrateur connu essentiellement en France pour son travail sur l’album La Guerre des Étoiles, la première version imaginée par George Lucas (et la mini-série Fear Itself : Home Front). Mike Mayhew se démarque de ses confrères grâce à son style proche de la peinture. Le rendu est superbe, et certains dessins de Vampirella sont magnifiques, avec un petit côté vintage qui colle bien au personnage. Malheureusement, cet aspect peint a une contrepartie : les planches sont globalement statiques, et l’artiste peine à animer les scènes d’action. Il contrebalance ce problème par un goût certain pour les scènes gore.
Stéphane Le Troëdec
Mark Millar, John Smith (scénario), Mike Mayhew (dessin), Vampirella – Master Series, tome 1, traduit de l’anglais par Stéphanie Chaptal, Graph Zeppelin, février 2018, 144 pages, 19,00 euros