De l’autre côté du miroir sur les pas d’Alice et de Nicole Claveloux

Quarante-cinq ans après sa célèbre édition des aventures d’Alice au pays des merveilles, les éditions Grasset éditent la suite du célèbre roman de Lewis Carroll, De l’autre côté du miroir et ce qu’Alice y trouva. Dans la grande traduction d’Henri Parisot, nous y retrouvons les illustrations de Nicole Claveloux qui confèrent à cet ouvrage, toute sa particularité.

Passer dans la Maison du Miroir

Il est difficile de résumer cette œuvre tellement elle est dense et particulière. Publié en 1871, De l’autre côté du miroir et ce qu’Alice y trouva est la suite du célèbre roman Les Aventures d’Alice au pays des merveilles. On y retrouve Alice agacée par sa chatte Kitty qui a de bien vilaines manières. Elle la gronde et la menace de l’envoyer dans la Maison du Miroir. Fascinée par ce dernier, elle se retrouve juchée sur la cheminée et l’instant suivant, elle se tombe dans une réalité alternative.

Elle se retrouve alors au coeur d’une partie d’échec opposant rouge et blanc. Ce n’est que le début d’une longue suite de rencontres plus étranges les unes que les autres. Des fleurs qui parlent, Twideuldeume et Twideuldie (Bonnet Blanc et Blanc Bonnet) ou encore le fameux Heumpty Deumpty, l’œuf prétentieux qui marche sur les murs. A chaque déplacement sur l’échiquier, une nouvelle aventure.

Quand l’image donne du sens au non sens

Charles Lutwidge Dogson, plus connu sous le nom de Lewis Carroll, est passé maître dans l’art du langage jouant du sens jusqu’au non sens. Il l’a expérimenté dans Alice au pays des merveilles et va jusqu’au bout de sa démarche dans la traversée du miroir. Certains trouveront à redire en arguant que l’on peine à s’y retrouver. Et c’est là où justement les magnifiques illustrations de Nicole Claveloux interviennent : elles mettent en valeur ce texte et nous servent de guide page après page.

Je sais à quoi vous pensez, dit Twideuldeume ; mais cela n’est vrai en aucune façon. / Si, tout au contraire, c’était vrai, poursuivit Twideuldie, il se pourrait que ce ne fût pas faux ; et si cela n’était pas faux, ça devrait être vrai ; mais comme ce n’est pas vrai, en bonne logique, c’est faux. / Si, tout au contraire, c’était vrai, poursuivit Twedledee, il se se pourrait que ce ne fût pas faux ; et si cela n’était pas faux, ça devrait être vrai ; mais comme ce n’est pas vrai, en bonne logique, c’est faux. »

Remplies de poésie, ces images nous transportent hors du temps ou plus exactement au temps de l’enfance où rien n’est impossible. Elles sont la véritable valeur ajoutée à l’histoire. Une fois de plus les choix éditoriaux des éditions Grasset montrent que les enfants n’ont pas à se contenter des éditions de poche.

Si Tom haut comme six pommes est encore un peu jeune pour accéder à ce texte, il a aimé le feuilleter et trouver du sens aux dessins à travers quelques aventures que je lui ai lues. En attendant qu’il puisse accéder à la totalité de l’histoire, ce beau livre est parti rejoindre sa bibliothèque.

Quarante ans après l’album d’Alice au pays des merveilles, Nicole Claveloux redonne vie à ce classique de la littérature jeunesse, parfois négligé au détriment du premier opus de Lewis Carroll. Il fait partie des beaux livres que l’on aime avoir dans sa bibliothèque.

Clio Baudonivie

Lewis Carroll ( texte), Nicole Claveloux (illustrations), De l’autre côté du Miroir et ce qu’Alice y trouva, traduit de l’anglais par Henri Parisot, Grasset Jeunesse, août 2019, 144 pages, 25 eur

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