Le cercle des rêveurs éveillés d’Olivier Barde-Cabuçon

Du droit au polar

Juriste de formation, un temps DRH d’un groupe international, Olivier Barde-Cabuçon avait visiblement d’autres cordes à son arc : il publie son premier roman, Les Adieux à l’Empire, en 2006. Puis il se lance dans l’écriture d’une série de polars historiques avec comme héros le chevalier de Volney en 2012 avec Casanova et la femme sans visage, publié chez Actes Sud, et qui lui permet de remporter le prix Sang d’encre. Le roman suivant, Messe noire, lui permet de remporter le prix Historia en 2013. Le Cercle des rêveurs éveillés est sa première publication à la Série noire.

Dans un Paris troublé

Varya s’efforça de conserver son calme car elle aurait pu tout aussi bien pu s’arrêter de marcher pour contempler bouche bée ce qui l’entourait. En cette belle journée de printemps sur les boulevards parisiens, la jeune Russe découvrait un monde inconnu peuplé de marchands de ballons, d’enfants vendeurs de journaux (des journaux exprimant apparemment des opinions différentes de celles du pouvoir en place !), d’hommes-sandwichs harnachés de panneaux de réclames, de chanteurs de rue ou de cracheurs de feu.

La jeune Varya arrive donc à Paris, réfugiée de la Russie soviétique et visiblement perturbée. Elle rencontre Alexandre Santaroga, un psychanalyste disciple de Jung, qui vient de voir un de ses patients se suicider… Mais est-ce vraiment un suicide ? Gabriel de la Biole, ancien combattant de la grande guerre, était membre du cercle des rêveurs éveillés, dirigé par le poète surréaliste Victor Harman. Santaroga embauche Varya pour infiltrer ce cercle. Il est encore loin de se douter des liens de Varya avec la famille impériale russe, ce qui suscite bien des questions chez les russes blancs… et la police française.

Un roman foisonnant

Le Cercle des rêveurs éveillés étonne le lecteur (et le critique) blasé. L’auteur s’est documenté, c’est entendu. Il réussit surtout à donner vie à des personnages tout à fait fascinants : Santaroga et Varya forment un duo détonnant et finalement enthousiasmant. Olivier Barde-Cabuçon a une vraie maîtrise de la narration qui rend ce roman addictif. Et puis c’est aussi l’occasion de se replonger dans une époque devenue mythique.

Ne boudez pas votre plaisir et lisez Le Cercle des rêveurs éveillés.    

Sylvain Bonnet

Olivier Barde-Cabuçon, Le Cercle des rêveurs éveillés, Gallimard, « série noire », avril 2021, 512 pages, 20 euros

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