Héloïse, le roman très noir d’Ophélie Cohen

Il n’est jamais simple de passer de l’autre côté. Connue et appréciée comme blogueuse littéraire, Ophélie Cohen publie son premier roman noir, Héloïse. L’histoire d’une jeune trentenaire qui prend le lecteur à la gorge en lui racontant sa vie.

Le fabuleux destin d’Héloïse…

Le destin d’Héloïse commence mal. Sa naissance tue sa mère et la prive de son père qui, noyé de chagrin, préfère l’abandonner. La violence pour fêter sa venue au monde… Les familles d’accueils se succèdent, mais le trouble né en elle, et dont on comprend qu’il s’agit d’abord d’un moyen de se défendre face au monde, est ingérable. Alors l’assistance publique la confie aux bons soins d’une famille reconnue pour sa capacité à dresser les gosses. Quelles épreuves attendent Héloïse ?

Le Mal règne sur elle, étend son empire et trace la ligne noire que le lecteur va suivre au fil des chapitres qui alternent le moment présent de la confession et les anamnèses.

Cette force noire, avec le temps, Héloïse va en faire la compagne de ses jours. Ne plus la subir uniquement, admettre qu’elle est une part d’elle. Son ombre noire. Elle va aussi s’isoler du monde plutôt que de vivre, et même quand le beau viendra, il faudra qu’elle lutte contre elle-même pour essayer de vivre…

Il y a des meurtres dans Héloïse, mais peu importe, presque. Ils passent comme des étapes dans cette vie confessée et comme autant de nécessité pour qu’elle ose regarder en dedans d’elle. Et cette introspection forme une vraie belle histoire, quoique faite intégralement de noirceur. Une histoire d’amour paradoxalement lumineuse entre la femme trentenaire harcelée par la vie qui lui refuse tout forme de joie pérenne, et l’Ombre qui vit avec elle, sa « meilleure ennemie », mais, finalement, son grand amour.

Loïc Di Stefano

Ophélie Cohen, Héloïse, Phénix noir, octobre 2021, 344 pages, 15,95 eur

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