Survivre, entretien avec Vincent Hauuy

A l’occasion de la parution de Survivre, son thriller d’anticipation, Vincent Hauuy nous a accordé un peu de son temps pendant le confinement. L’occasion de reparler de son roman incroyable, malheureusement

Entretien

Vous évoquez un monde de demain, pris entre changement climatiques et fin du monde. Et le livre sort en pleine pandémie… un peu voyant, Monsieur Hauuy ? 

C’est vrai que le livre (et c’est encore plus flagrant avec son titre) est sorti dans un contexte très particulier. Mais non pas de voyance, juste un zeste d’anticipation puisque j’ai écrit ce livre dans un état d’angoisse lié à nos futurs défis. Ressources manquantes, réchauffement. Les épidémies et pandémies sont parmi les conséquences possibles et d’ailleurs… j’en parle. 


Parlons économie : comment vit un livre qui sort quand toutes les librairies sont fermées ? 

Mal. Comme tous les bouquins sortis pendant ou un peu avant. Mais ce n’est la faute de personne, juste un manque de chance. J’espère que les lecteurs seront au rendez-vous lors du déconfinement. Cela va être compliqué, les gens vont sortir un peu essorés, j’espère que la visite des librairies sera au menu.

Une partie de Survivre est une série d’épreuves de survie sous un dôme qui simule des conditions climatiques spécifiques et changeantes. Une petite pincée d’Hunger Games ?  

Une pincée alors. C’est vrai qu’il y a une vague parenté, mais nous ne sommes pas dans  un Battle Royale. Il faudrait presque plus aller chercher la comparaison avec Koh-Lanta version futuriste et avec plus de moyens. Une autre comparaison possible serait Westworld.

Êtes-vous adepte du survivalisme ?  

Non. Pas du tout. Cela me fascine bien sûr. Surtout de voir à quel point cela peut prendre de l’ampleur ces derniers temps. Maintenant, avec toutes les recherches que j’ai faites sur le sujet, je me sentirais plus confiant si j’étais lâché en pleine nature, même si les connaissances que j’ai acquises ne sont que théoriques pour le moment.


Comment procédez-vous pour vos recherches ? Car Survivre est très précis dans beaucoup de domaine (survie, IA, etc.) ? 

C’est simple, j’ai passé plus de six mois à collecter mes données. Pour imaginer notre société quinze ans dans le futur, il fallait que je parte d’un scénario possible (épuisement des ressources et réchauffement climatique) et que j’imagine les conséquences (maladies, manque d’eau, vagues migratoires, tensions raciales) sans pour autant oublier que la science continue de progresser (IA, nouvelles énergies, géo ingénierie, robotisation et bien sûr médecine). Je me suis vite retrouvé avec une manne impressionnante constituée de recherches en cours et études. J’aurais encore pu continuer, mais il fallait que j’écrive le roman !


Vos personnages sont-ils inspirés de personnes vivantes ? 

Il y a toujours un mix de caractères inspirés de personnes que je côtoie ou que j’ai côtoyées. Après, ce sont de telles chimères que je ne saurais pas toujours en attribuer clairement la parenté.

Pouvez-vous nous donner trois bonnes raisons de ne pas lire Survivre ?

Vous êtes un angoissé du climat. Vous avez peur des IA. Vous n’êtes pas curieux d’avoir un aperçu possible du monde de demain.

Propos recueillis par Loïc Di Stefano

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