La Prochaine fois que tu mordras la poussière

Chroniqueur, humoriste et comédien, on connaît Panayotis Pascot pour ses débuts au Petit journal puis à Quotidien sur Canal+ et son one-man show « Presque ». Après quelques apparitions au cinéma, il publie son premier livre La Prochaine fois que tu mordras la poussière, vrai succès de librairie de la rentrée littéraire d’août 2023.

Un récit autobiographique

La nuit on s’éclaire soi-même, c’est pas pareil, on décide qu’on existe. On apprend à s’exister.

La Prochaine fois que tu mordras la poussière raconte comment il explore sa sexualité, combat sa dépression mélancolique et l’évolution de la relation avec son père, sujets qu’il aborde de façon plus légère dans son spectacle.

Panayotis Pascot nous ouvre ses pensées, ses inquiétudes, son habitude de trouver refuge dans une activité nocturne d’écrire. L’histoire s’articule autour des trois thèmes comme une pièce de théâtre. Pas d’introduction, une entrée en matière directe sur son père et leur relation. En découle une certaine vision de la masculinité : ne surtout pas être vulnérable. Tout au long du livre il s’exprime sur la figure paternelle qui se veut forte, insensible. Cette vision entre en comparaison avec l’acceptation de son homosexualité dans un violent passage à l’âge adulte. 

Pourtant, on reconnaît la tendresse de l’auteur et ces boules d’émotions qui le hantent. Panayotis écrit d’une manière sensible, comme pour lui-même et pourtant il parle à beaucoup, à chacun. Son rapport à l’écriture en soi le rapproche inévitablement de son père écrivain dont il cherche la reconnaissance alors que ce dernier attend tristement la mort. 

Le rapport au père est un sujet récurrent de la littérature. Ici, il a ceci de particulier que leur relation est marquée par le silence, l’attente de la reconnaissance et la tentative de comprendre l’autre.

une remise en question

Mais surtout, je n’arrête pas de me demander : que deviennent les larmes qui n’ont pas coulé ? 

Si vous pensez qu’un jeune homme de 25 ans n’a rien à vous apprendre sur la dépression ou sur l’amour, vous vous trompez. Au-delà de l’attachement qu’on ressent pour lui, sa sensibilité, les mots que Panayotis pose sur son expérience résonnent fortement avec le lecteur. Il est touchant. Il ne s’agit pas d’une lecture légère mais plutôt d’une introspection constante qui pousse le lecteur, lui aussi, à se remettre en question.

D’une écriture crue, directe, parfois dure, La Prochaine fois que tu mordras la poussière est le journal intime d’un gamin qui se cherche, et cette quête est un chemin que le lecteur prend plaisir à parcourir avec lui.

Salomé Di Stefano

Panayotis Pascot, La Prochaine fois que tu mordras la poussière, Stock, août 2023, 240 pages, 19,50 euros

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