Manifeste intemporel des arts de la préhistoire de Pascal Picq
Un préhistorien de renom
Paléoanthropologue, Pascal Picq est connu du grand public pour ses ouvrages de vulgarisation et ses essais : citons de Darwin à Levi-Strauss (Odile Jacob, 2013), L’intelligence artificielle et les chimpanzés du futur (Odile Jacob, 2019) ou encore Sapiens contre Sapiens (Flammarion, 2019). Avec ce Manifeste intemporel des arts de la préhistoire, il revient sur ce mystère des hommes préhistoriques qui les rend très proches de nous : leur envie de créer.
Des ancêtres très proches de nous
Depuis la découverte des peintures des grottes de Lascaux, nous avons découvert que nos ancêtres créaient de l’art (et s’étaient même ingéniés à ça). Des cousins très proches comme les hommes de Neandertal ou de Denisova ont aussi joué avec le désir de créer. On a découvert d’autres grottes et aussi beaucoup d’objets artisanaux. Pascal Picq s’amuse dans ce livre à les rapprocher de certaines œuvres issues de l’art contemporain, une manière de souligner encore notre parenté avec eux. Intéressant.
L’art à travers les âges
Pendant des millénaires, l’art pariétal a prospéré, nécessitant une conception préalable et une mise en œuvre. Ces hommes ont été hantés par les aurochs et les animaux qu’il chassait. Ils ont aussi représenté les femmes et leur sexe. Notons aussi que Pascal Picq souligne, d’après les récentes découvertes, que ces femmes chassaient parfois et étaient d’une condition physique supérieure à celle de bien des hommes d’aujourd’hui (et il en fallait pour survivre, y compris durant les douleurs de l’enfantement).
Manifeste intemporel des arts de la préhistoire est donc un bien bel ouvrage qui remet en question quelques idées reçues. Il constitue aussi une bonne porte d’entrée pour ceux qui ne connaissent que trop peu les arts préhistoriques.
Sylvain Bonnet
Pascal Picq, Manifeste intemporel des arts de la préhistoire, Flammarion, novembre 2022, 160 pages, 29 euros
