Atlas des États-Unis, l’Amérique au XXIe siècle

Une nouvelle perception de la puissance américaine

Voici la nouvelle édition d’un atlas des États-Unis due aux plumes conjuguées de Christian Montès, géographe et professeur à l’université de Lyon 2, et de Pascale Nédélec, docteure en géographie et professeure au lycée Janson de Sailly en CPGE. Le sous-titre choisi, « un colosse aux pieds d’argile », en dit long sur la perception que nous avons de la première puissance mondiale depuis les effets conjugués de la crise financière de 2008, de la montée de la rivalité avec la Chine et de la prise du Capitole par des trumpistes déchaînés en janvier 2021.

Une puissance questionnée à l’intérieur comme à l’extérieur

Les atouts américains ne font pas débat. Première puissance militaire, tant au niveau des dépenses que pour la taille de son armée, première puissance technologique, puissance financière aussi bien sûr (le dollar reste la monnaie d’échange au niveau mondial), le leadership américain est aujourd’hui largement contesté. D’abord les fondements du rêve américain ont été questionnés : songeons au génocide des indiens ou au racisme anti-noir, culturellement structurant. Si le cinéma ou les séries ont popularisé le style de vie américain, il est largement remis en cause en interne : l’explosion de l’obésité, la crise des opiacés, le creusement des inégalités démontrent que le rêve américain a du plomb dans l’aile… Au niveau économique, la désindustrialisation et les délocalisations ont largement profité aux partenaires de l’ALENA et aussi à la Chine.

Une puissance majeure

Cependant, les USA ont des capacités de rebond comme le montre cet atlas. Grâce au gaz de schiste, ils sont redevenus indépendants énergétiquement et même exportateurs. Sur le plan agricole, le pays a aussi des atouts et les plans lancés par Joe Biden peuvent redonner au pays un élan. L’élection de novembre est donc cruciale. A suivre donc.

Sylvain Bonnet

Christian Montès & Pascale Nédélec, Atlas des États-Unis, un colosse aux pieds d’argile, Autrement, avril 2024, 96 pages, 24 euros

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