Batman City of Madness, plongée dans l’angoisse

Dessinateur de Blak Bolt (Panini, 2019) et d’Aquaman Andromeda, sur scénario de Ram V (Urban, 2023), Christian Ward sort cette année Batman City of Madness, un album qui, on va le voir, flirte avec le fantastique.

Gotham sous Gotham

La ville de Batman est secouée par l’apparition d’un gouffre dans le quartier des Narrows. Au-delà des morts, le plus grave est qu’il semble avoir ouvert une porte dans le domaine de la cour des Hiboux, libérant une version de Batman cauchemardesque sorti d’une ville fantasmatique, version cauchemardesque de Gotham (déjà que la vraie…). Ce Batman se cherche alors un Robin et jette son dévolu sur un jeune homme venu se venger du meurtrier de son père. La cour des Hiboux ne va avoir d’autre choix que de s’allier avec le vrai Batman, pour lequel s’inquiète Alfred. Tandis que Gotham sombre dans le cauchemar, Batman s’aventure sous la terre en compagnie d’un ergot de la cour des Hiboux, décidé à empêcher que l’irréparable ne se produise.

Un album éprouvant

Graphiquement, ce Batman City of Madness est très réussi, Christian Ward livrant des planches cauchemardesques, rappelant ici et là le travail d’un Bill Sienkiewicz (qui a d’ailleurs dessiné des couvertures reproduites en annexe) ou d’un Dave McKean (Black Orchid), à l’image de la psyché brisée à jamais de Bruce Wayne. Ward se situe dans la continuité de la Cour des hiboux créée par Snyder et Capullo et rend également hommage à… Lovecraft, tant le Batman sorti de la Gotham souterraine ressemble à Cthulhu (mais un Cthulhu sous acide) ! Ces cent soixante-huit pages sont cependant assez éprouvantes à lire et on en ressort marqué. Du bel ouvrage en tout cas qu’on ne peut que vous recommander : marier Batman et Lovecraft, il fallait oser !

Sylvain Bonnet

Christian Ward, Batman City of Madness, traduit de l’anglais par Mathieu Auverdin, Urban comics « DC Black Label », octobre 2024, 168 pages, 18 euros

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