Rencontre avec la blogueuse polar Anaïs Serial lectrice

 

Quand vous terminez un roman marquant, comment faîtes-vous pour le suivant, vous enchainez ou vous conservez une sorte de sas pour « récupérer » de cette lecture ? 

Ça peut être parfois très compliqué pour moi de passer à autre chose. Il m’est arrivé d’avoir de véritables pannes de lecture durant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, tant j’avais été marquée par un livre. Ça a été le cas cette année après avoir terminé Qaanaaq de Mo Malo. J’ai eu un mal fou à lire pendant plus de deux mois derrière, tant je n’arrivais pas à me défaire de cette histoire et de l’écriture de l’auteur.  Ça a été le cas plus récemment avec Le Manufacturier de Mattias Köping, parce que tout me paraissait fade et sans relief après. Quand c’est comme ça je lève le pied niveau lecture et… je fais de la pâtisserie ! ☺ Je ne force pas, la lecture doit rester un plaisir.

 

Vous arrive-t-il d’être plus indulgent pour un livre paru dans un catalogue « ami » ?

Pas du tout. Le deal c’est que j’accepte une lecture si j’ai une totale liberté de ton dans ma chronique, en positif comme en négatif et sans langue de bois. Et c’est aussi pour ça que certains auteurs ou maisons d’édition dont je suis proche me sollicitent régulièrement pour lire des manuscrits, ils  savent qu’ils vont avoir un retour objectif et que cela ne sera en aucun cas de la complaisance de ma part.  

J’ai été très virulente cette année envers deux livres, deux best-sellers, ça n’a pas empêché une des maisons d’édition de poursuivre notre partenariat, et la seconde de m’en proposer un. 

Ce qui fait qu’aujourd’hui je suis très suivie par les lecteurs, c’est mon honnêteté et ma liberté de ton. Si je ne chroniquais que du positif, j’aurais peur de perdre en crédibilité.

 

© Anaïs serial lectrice

 

Lire, c’est assez ? A quand écrire ?

Lire fait partie de ma vie. J’ai toujours été quelqu’un d’assez solitaire et la lecture est ma compagne de vie depuis toujours. Chroniquer est quelque chose d’assez « mécanique » chez moi. J’ai suivi un cursus universitaire de Lettres, j’ai appris à décortiquer un texte, à tout analyser. Je me base sur du concret pour rédiger mes articles, mais aussi sur mon ressenti car je ne veux pas tomber dans un commentaire de texte ennuyeux.

Ecrire nécessite une certaine imagination, que je n’ai pas… Je ne saurais pas bâtir une histoire, créer du suspense, et créer une intrigue. Ca me semble complètement hors de ma portée, je laisse faire les autres.

 

 

Propos recueillis par Loïc Di Stefano

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