Les Chemins de la haine : premier roman d’Eva Dolan

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Qui est mieux placée qu’une critique de polars et une joueuse de poker pour écrire aujourd’hui un roman policier ? Les Chemins de la haine est donc le premier livre de Eva Dolan, paru en Angleterre en 2014.

Highburry Street, Peterborough, petite ville de l’est de l’Angleterre. Jaan Stepulov vient d’être assassiné. Il a été retrouvé brûlé vif dans l’abri de jardin de la famille Barlow.

Un immigré estonien, squattant l’abri de jardin d’une famille anglaise, retrouvé mort. Il n’en faut pas moins pour que Zigic et sa coéquipière Ferreira, appartenant au service des crimes de haine de la police, mènent l’enquête.
Qui est Jaan Stepulov ? Qu’est-ce qui a mené cet homme de l’Europe de l’Est à un abri de jardin anglais ? Les mobiles des Barlow sautent aux yeux, et pourtant… la situation n’est-elle pas un peu plus complexe ?

 

La multiplicité des chemins qui conduisent à la haine

Dans une banlieue anglaise, digne de la Jungle de Calais, toutes les problématiques de l’immigration clandestine se croisent : haine et peur de l’étranger, misère humaine, non-respect de la valeur d’un être humain, silence, prostitution, travail forcé…

Chacun des personnages porte une facette de cette immigration. Zigic, le petit fils immigré serbe, totalement intégré. Ferreira, fille d’immigré portugais, impétueuse et farouchement opposée au racisme ambiant. Jaan, l’immigré qui refuse de rentrer dans le moule, alcoolique et voleur. Paolo, l’immigré portugais, l’image même du courage et de le renonciation. Tombak, celui du profiteur qui cherche à se faire de l’argent sur ces être humains qui ne parlent pas la langue de leur pays d’accueil…

 

« L’étoile montante du roman policier », selon le Times

La première enquête d’Eva Nolan est riche en rebondissements. Jusqu’à la fin de nouveaux éléments vont venir bouleverser l’enquête, et jusqu’à la fin le lecteur est incapable de savoir ce qui s’est vraiment passé.

Et contrairement à certains auteurs policiers qui vont faire intervenir un élément peu subtil et légèrement tiré par les cheveux (qui tombent comme un cheveu dans la soupe…), Eva Dolan a particulièrement bien construit et pensé son intrigue, qui arrive à nous surprendre tout en restant totalement rationnelle.
Défi relevé et succès garanti donc pour ce premier roman d’Eva Dolan, véritable quinte flush.
La barre est haute et nous n’avons plus qu’à espérer que ses prochains romans seront dignes des Chemins de la haine.

 

Margot Baudonivie

Eva Dolan, Les Chemins de la haine, traduit de l’anglais par Lise Garond, Liane Levi, janvier 2018, 442 pages, 22 euros

 

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