« Janvier noir », crimes écossais d’Alan Parks

Janvier noir, le Glasgow sanglant d’un total inconnu

 

Qui connait Alan Parks ? Personne car il s’agit de son premier roman. Il a auparavant travaillé dans la musique (David Bowie apparaît d’ailleurs dans Janvier noir) et a décidé ces dernières années de se tourner vers l’écriture en entamant un cycle de douze volumes pour raconter l’histoire criminelle de Glasgow à travers les yeux de l’inspecteur Harry McCoy.  Vaste ambition ! tâchons de voir déjà si Janvier noir tient la route.

 

L’hiver du malheur

 

L’année 1973 débute mal pour Harry McCoy. Un détenu nommé Howie veut le voir. McCoy vient donc à la prison de Barlinnie et l’écoute le prévenir qu’une jeune femme prénommée Lorna, serveuse dans un restaurant, va se faire assassiner. McCoy renâcle, râle et commence à la chercher. Il la trouve au moment où elle assassinée par un jeune homme qui aussitôt se tire une balle en pleine tête. Il s’appelle Tommy Malone et McCoy, accompagné de son adjoint Wattie, concentre ses efforts sur lui. Il apprend qu’il a eu une enfance difficile, élevé chez les frères, ce qui déclenche chez McCoy une réaction violente (lui aussi a eu à pâtir de l’éducation religieuse). Sur Lorna, il découvre qu’elle se prostituait et se livrait à des parties SM avec des gars de la haute. Puis, que ce soit par rapport à Lorna ou Tommy, revient un nom, celui de Dunlop, une des familles aristocratiques les plus puissantes d’Ecosse. Des mauvais souvenirs pour McCoy, prêt cependant à aller jusqu’au bout.

 

Des débuts prometteurs

 

Difficile de résumer Janvier noir, roman foisonnant de détails sur la Glasgow des années 70. On y découvre un auteur prêt à en découdre avec son sujet, se livrant volontiers à la critique sociale (et là, on entre dans le roman noir), plein aussi de références musicales (David Bowie donc mais aussi Rod Stewart, des bons) et de notations quant aux changements en cours. Dans Janvier noir, tout tourne autour de l’argent : on y voit des jeunes prêts à tout pour quelques livres de plus (Thatcher et ses successeurs n’ont pas arrangé les choses).

Un mot sur Harry McCoy, héros brisé par la vie (on apprendra que son fils est mort bébé), corrompu, droit cependant. On sent que Parks a lu Ellroy pour pouvoir peindre un personnage pareil. L’ensemble est prometteur, l’amateur de noir, anarchiste dégoûté du monde actuel et prêt au blood, sweet and tears (en écoutant Life on Mars ? de Bowie, le seul et unique), note le nom de Parks sur son calepin (une habitude désuète) et espère une suite digne de ce nom. A toi, Alan !

 

 

Sylvain Bonnet

 

Alan Parks, Janvier noir, traduit de l’anglais (Écosse) par Olivier Deparis, Rivages, mars 2018, 300 pages, 22,50 euros

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :