Rencontre avec la blogueuse polar Anaïs Serial lectrice

 

Depuis quelques années, plusieurs youtubeurs font de la chronique littéraire en vidéo. Ce format ne vous tente-t-il pas ?

Jamais ! J’ai pour habitude de dire que « pour vivre heureux, vivons cachés », donc objectivement je pense qu’on ne me verra jamais sur ce support. J’ai déjà du mal à partager des photos de moi alors la vidéo, non merci ! Je ne me vois pas parler pendant de longues minutes devant une caméra, encore moins me mettre en scène pour faire quelque chose de décalé, et je ne vois pas l’intérêt de parler d’un bouquin pendant plusieurs minutes face à la caméra… On n’a pas besoin de me voir pour écouter mes conseils en fait, ça n’apporterait rien à mon « travail » de blogueuse… Enfin, c’est comme ça que moi je le ressens. Je respecte totalement le travail des Booktubeurs, mais ce n’est pas quelque chose pour moi…

Je vais d’ailleurs t’avouer que je ne regarde quasiment pas de chroniques vidéos, souvent elles sont trop longues et moi au bout de 3 minutes, je décroche. Il n’y a que deux chaînes que je suis assidûment.

 

Aujourd’hui vous avez relié la belle équipe de BePolar, comment cela se passe-t-il ?

Je vous avoue que j’ai eu assez peu de temps pour me mettre dessus pour l’instant, c’est tout récent et j’ai beaucoup de projets littéraires parallèles qui me prennent du temps, mais je suis ravie d’avoir rejoint l’équipe et de pouvoir m’exprimer sur un site externe. Cela se mettra en place progressivement.

 

On sait que vous avez un petit faible pour les auteurs du grand Nord. Qu’ont-ils de particulier ?

Mon autre passion dans la vie est de voyager, et les pays du nord sont ceux qui provoquent le plus d’émotions en moi. 

J’apprécie la littérature noire nordique parce que, plus qu’une intrigue policière, les auteurs aiment ancrer solidement leur histoire dans un environnement, dans des paysages qui prennent de la place et deviennent parfois comme une sorte de personnage immatériel. C’est ça qui me plaît, et je dis toujours aux personnes qui trouvent ces polars lents qu’il faut passer outre le rythme pour essayer de ressentir l’atmosphère. C’est tout aussi intéressant de ressentir de l’angoisse, l’oppression d’un lieu isolé, ça donne du corps à l’intrigue. J’aime les thrillers qui tabassent sévère aussi bien que ceux qui prennent leur temps et me font voyager.

 

Mattias Köping est pour moi le meilleur auteur français à l’heure actuelle, à suivre à tout prix »

 

D’autres auteurs incontournables ? 

Tellement ! Je vais volontairement laisser de côté les poids lourds de l’édition qui vendent des millions d’exemplaires pour mettre en lumière des auteurs émergents.

Je parlerais dans un premier temps de l’auteur islandais Ragnar Jonasson que je suis depuis le premier jour de la sortie de son premier livre en France, je me suis beaucoup investie pour le faire connaître en France, il est mon grand coup de cœur littéraire depuis 2 ans et il est, pour moi, avec Arnaldur Indridason, le meilleur auteur nordique traduit en France.

Je parlerais aussi de Mattias Köping qui a publié Les Démoniaques et plus récemment Le Manufacturier qui est un chef-d’œuvre absolu de littérature noire, dans mon top 3 des livres les plus marquants de ma vie de lectrice. Il est pour moi le meilleur auteur français à l’heure actuelle, à suivre à tout prix.

Je suis également une inconditionnelle de Jacques Expert, Ghislain Gilberti, Claire Favan ou encore David Coulon dont on ne parle pas assez à mon goût et qui a un tranchant incroyable dans sa plume… La liste est longue !