La cité des marches, quand fantasy et science-fiction se mêlent 

Un auteur qui compte

Robert Jackson Bennett s’est fait remarquer avec un roman étonnant comme American Elsewhere (Albin Michel, 2018), roman fantastique évoquant Lovecraft et Twin Peaks, et surtout avec Les maîtres enlumineurs et ses suites, cycle de science-fantasy (ça existe, oui) très réussi. Ici, c’est La cité des marches, premier volume des Cités divines. Ou l’art de continuer à creuser son sillon.

Une vieille cité face au réveil des Dieux

« Aujourd’hui encore, après avoir mené tant de recherches et retrouvé tant d’artefacts, nous n’avons toujours aucun concept visuel de leur apparence. Les sculptures, les peintures, les fresques, les bas-reliefs et les gravures les représentent systématiquement de manière abstraite ou incohérente. »

Bienvenue dans la cité de Bulikov, qui dominait autrefois le Continent grâce à la protection de ses dieux, parmi lesquels Kolkan. Mais un chef de guerre venu de Saypur a pris la ville et ses dieux lors d’une catastrophe, le Cillement. Quatre-vingt ans après, Saypur continue d’influencer la ville de Bulikov qui voit apparaître des trains à vapeurs et des véhicules à combustion, bref la modernité. Saypur envoie une espionne, Shara Thivani, lorsqu’un historien distingué, Efrem Pangyui, est assassiné. Flanquée de son secrétaire Sigrud, la jeune femme se fait passer pour une diplomate et enquête, renouant aussi avec un ancien amant, Vohannes. Elle va finir par découvrir que certains veulent restaurer la grandeur de Bulikov, voire ramener les Dieux. A quel prix ?

Dans la continuité de l’œuvre

De prime abord La Cité des marches confirme les qualités de créateur d’univers de Robert Jackson Bennett et son goût d’une fantasy où la science (avec un zeste de steampunk) n’est jamais loin. Son héroïne, nièce d’une ministre (avec qui les conflits sont légion), va devoir apprendre à découvrir un monde qu’elle ne soupçonnait pas car les Dieux sont loin d’avoir effectivement disparu et le surnaturel affleure à Bulikov (un passage est quasiment lovecraftien, je vous laisse découvrir). Au cœur de ce roman, on trouve aussi la tension entre modernité et tradition et une critique aussi du fanatisme religieux. On en dira pas plus et on vous recommande la lecture de ce roman.

Sylvain Bonnet Robert Jackson Bennett, La cité des marches, traduit de l’anglais par Laurent Philibert-Caillat, Albin Michel Imaginaire, illustration de couverture de Didier Graffet, mars 2024, 552 p

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