La science fait son cinéma, un septième art peu rationnel ?
Un scientifique fou de SF

Président du festival des Utopiales, astrophysicien, Roland Lehoucq fait le bonheur des lecteurs de la revue Bifrost avec sa rubrique « Scientifiction » où il passe au crible la véracité scientifique de nos romans ou films préférés. Et Lehoucq a un avantage : il a de l’humour, parfois pince sans rire et c’est toujours un plaisir de le lire ou de l’entendre. Il s’associe ici à Jean-Sébastien Steyer, paléontologue au CNRS pour nous donner un nouveau volume de la collection Parallaxe publiée au Bélial, La science fait son cinéma.
Un difficile mariage
Bon, il est évident que beaucoup de films ne se préoccupent pas beaucoup de véracité scientifique. Le livre revient par exemple sur Prometheus de Ridley Scott et son scénario invraisemblable, reposant sur les fables des anciens astronautes venus sur Terre au début de l’histoire sans oublier la délirante profession de foi au début du film de Naomi Watts… pour autant, rien ne m’étonne de Ridley Scott, réalisateur d’un Gladiator qui a des qualités mais où l’histoire de l’empire romain est violée à chaque minute. Notre duo analyse avec brio l’intrigue de Seul sur Mars, plein d’incohérences mais bien mieux documenté. L’anatomie de Godzilla se retrouve ici scruté et la vérité éclate : non ce n’est pas un dinosaure muté (beaucoup au fond de la salle vont ici se réveiller). Terminons en mentionnant leurs analyses sur Christopher Nolan, réalisateur « obsédé par le temps » et qui a réalisé Tenet, un film compliqué mais souvent passionnant, un échec qu’on a envie de revoir un jour. Et puis il y a Interstellar, film bizarre…
Un ouvrage de vulgarisation toujours passionnant.
Sylvain Bonnet
Roland Lehoucq & Jean-Sébastien Steyer, La science fait son cinéma, Le Bélial « Parallaxe », couverture et illustrations intérieures de Cédric Bucaille, mars 2025, 352 pages, 20,90 euros