fin de siècle de Sébastien Gendron
De part et d’autre de la Méditerranée, d’immenses herses. A coups de milliards, il a fallu nettoyer puis fermer les accès. L’ennemi ? D’immenses megalodons surgit du fond des âges pour imposer aux riches un confinement sur le Riviera et aux pauvres une vie comme ils peuvent. Ainsi le monde de Fin de siècle, le roman déjanté de Sébastien Gendron, se propose d’être le miroir ricanant de notre triste monde.
Megalodon
Vingt mètres de long, sept rangées de dents de quinze centimètres et tranchantes comme des rasoirs, une mâchoire assez puissante pour concasser des navires. Ce super-requin. Et super en colère ! Voici le monstre que les hommes doivent affronter. La bataille a été remportée, mais le calme revenu, l’homme est retombé petit à petit dans ses travers, notamment en cherchant le profit financier immédiat plutôt que la sécurité. Une métaphore des requins de la finance ? bien sûr ! mais pas que.
Traditionnellement une fin-de-siècle est marquée par la décadence. Celle de Sébastien Gendron n’y échappe pas. Entre les franquistes qui veulent faire revivre leur héros et les adeptes d’un art contemporain encore plus irrationnel, il y a de quoi animeront une tas de personnages plus frappés les uns que les autres. Et les représentants de la loi ne font pas exception !
A quoi Gendron se drogue-t-il ?
Si vous cherchez un roman déjanté, qui roule à toute vitesse sur une musique rock, Fin de siècle est fait pour vous ! C’est drôle, et ça pétarade de tous les coins. Il y a aussi bien une critique de l’art contemporain, des riches alanguis et qui s’ennuient, des criminels, des abrutis…
Fin de siècle est un plaisir de lecture, l’imagination débridée de Sébastien Gendron semble vous conduire à toute vitesse et surtout n’importe où : mais non ! Bien sûr, l’animal a surtout pour but d’être le fléau utile à montrer la vanité de l’homme, comme le fut Godzilla en son temps. Mais pas que !
Loïc Di Stefano
Sébastien Gendron, Fin de siècle, Gallimard, « série noir », mars 2020, 230 pages, 19 eur