Hugo Boris, du courage des autres au courage de soi

Le courage des autres, le nouveau livre de Hugo Boris, vous le savez lecteurs boojumiens, m’a littéralement sidéré.

Alors pour prolonger ce plaisir, j’ai renoué le fil avec lui. Retrouvé une complicité qui se noue parfois entre un (ancien) libraire, et toujours lecteur, et un auteur que l’on suit avec constance et gourmandise depuis ses débuts.

Débuts brillants et discrets, comme le personnage. Tout étonné de toucher, dès son premier roman, un public conquis par son écriture. Entre justesse de ton et chaleur humaine. Entre pointillisme du détail et impressionnisme des traits. Et ce dès Le baiser dans la nuque, son premier opus. Pour lequel il reçu le prix du premier roman Emmanuel Roblès à Blois, où je le rencontrais pour la première fois. Vinrent ensuite d’autres rencontres et dédicaces, qui scellèrent une alchimie livresque et humaine.

Avec l’aide de son éditrice, Juliette Joste de Grasset, nous avons pu, Hugo et moi, retisser la toile de ses univers. Dérouler la pelote de son livre. Filer l’essence des motifs qui composent le tapis de son écriture.

Adonc, lecteurs, lectrices, en cette période où les mots de courage et de peur prennent une résonance sidérante et dramatique, embarquons ensemble dans le courage des autres, l’entretien au long cours. Pour qu’ensemble, nous partagions ce beau texte sur l’intimité et la force du courage ordinaire, et de son revers, la lâcheté.

Une année particulière

BOOJUM : Bonjour Hugo Boris. Comment ressens-tu ce début d’année 2020 assez exceptionnel pour toi. Le courage des autres ton nouveau livre est paru en janvier et Police ta première adaptation au cinéma par Anne Fontaine doit sortir le 1er avril ! *

Hugo BORIS : Ce n’était pas calculé du tout. Ça promettait effectivement une actualité très riche. Mais à l’heure où je te parle, on ne sait pas du tout si le film va bien sortir à la date prévue. À cause évidemment de l’épidémie de coronavirus. Une terrible nouvelle, un très mauvais poisson d’avril. Tout le travail promotionnel d’accompagnement effectué depuis des mois risque d’être perdu. Avant premières, com’ sociales, rencontres…

En tout cas, même la solution de reporter entraînera des conséquences inédites. Un embouteillage de programmations reportées dans un tunnel indéfini, qui lui-même crée un cercle sans fin. C’est frustrant, on n’y peut rien. En tout cas on s’adaptera.

L’important est ailleurs.

Effectivement oui, c’est ma première fois. Et après toutes ces années d’espoir, j’étais enchanté. Si certains auteurs aiment à crier à la trahison ce n’est pas du tout mon cas. Il y a des acteurs incroyables. Je suis bluffé par Virginie Efira, qui est très juste et qui joue à plusieurs niveaux. Omar Sy aussi, qui arrive à bien rendre la complexité du personnage d’Aristide, faussement superficiel. Le déconneur de service qui bascule par une prise de conscience brutale vers une responsabilité exacerbée.
Grégory Gadebois est aussi génial, c’est vraiment un acteur complet et accompli, une bête à jouer.

Police ressort bien en collection Pocket avec l’affiche du film ?**

En effet, la collection Pocket réédite le roman avec le visuel du film en couverture.
Mon plaisir surtout a été de pouvoir assister au tournage puis au visionnage complet du film du début à la fin. Surtout d’y prendre un réel plaisir. La réalisation par Anne Fontaine est très sensible, respectueuse de mon histoire. J’étais même frustré que ce ne soit pas plus long.


Voilà tu ressens enfin ce que tes lecteurs vivent à te lire !
(Rires).

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