Seul au monde 1/5 : Chanteloube


Venez respirer les embruns !

Il l’a été, il l’a écrit et aujourd’hui il le fait dessiner. Seul au monde est un parcours de combattant contre l’océan, contre les éléments mais aussi contre soi-même. Serge Fino met en peinture la traversée non pas du désert mais de l’immensité plate ou déchainée à travers la planète. Nous allons vivre au rythme de cinq prochains tomes le récit du grand marin Sébastien Destremau.

Je vais sortir la tondeuse et m’occuper de tes cheveux. C’est un rite pour les bizuts de l’équateur. Une offrande à Neptune. »

Vendée Globe et vent debout

Sébastien Destremau a réalisé le tour du monde en solitaire et en voilier en 2017. Parcourir la mythique course du Vendée Globe a 52 ans n’a rien d’original, mais quand on prépare ce projet sans bateau ni sponsor c’est plus compliqué… Mais avec une volonté farouche d’atteindre son but, aucun barrage n’est infranchissable.

Rien n’arrête Sébastien Destremau. Mais c’est probablement l’éducation qu’il a reçue qui va lui donner non pas la soif de vengeance mais la détermination de détenir sa vie entre ses propres mains. Fini le temps où il était le souffre-douleur de son père…

Ce premier tome, Chanteloube, est consacré à l’énergie déployée pour la recherche de financement afin d’acheter et préparer son bateau. Le récit est ponctué par de nombreux flash-back où nous retrouvons Sébastien Destremau enfant, sa fratrie de cinq enfants et ses premiers émois en canot, optimiste, heureux en voilier dès le plus jeune âge.

Une histoire d’homme tel un gladiateur

Nous connaissons l’issue de la course, il n’y a donc pas de suspens. 124 jours de navigation, arrivée 50 jours après le vainqueur Armel Le Cléac’h, pour terminer 18e et dernier. Mais est-ce le plus important ?

Serge Fino adapte le livre du navigateur, sa vie, ses erreurs, ses joies et ses souffrances. Il met en avant les aspects psychologiques de l’homme mais aussi la force nécessaire pour s’engager dans un tel combat. Tel un gladiateur qui va affronter non pas un autre combattant, mais lui-même…

Le dessinateur se met lui-même en danger en travaillant pour la première fois en couleurs directes. Il souhaite « rendre compte de l’expressivité et de la pleine force des éléments », ce qui donne l’impression dans certains cas davantage de lire un carnet de croquis avec de petits défauts. Une série de cinq tomes me parait un peu disproportionné mais la persévérance d’un homme est peut-être à ce prix.

Xavier de la Verrie

Serge Fino (dessin) et Sébastien Destremau (scénario), Seul au monde, Glénat, tome 1/5, août 2019, 56 pages, 14,50 eur

Sébastien Destremau, Seul au monde, XO, 264 pages, juin 2017, 19,90 eur

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