Séries tv, l’entreprise dans tous ses états

Les séries US en mode côté obscur

Donc, c’est surtout aux États-Unis, que le genre a fait florès. Particulièrement pour décrire le côté obscur. Capitalisme, finances folles et harcèlements ! Une litanie de # sur les réseaux sociaux, dans notre société devenue si digitale et prémachée !

Au départ, la comédie l’emporta souvent. Comme avec les prototypes Ally Mcbeal et les affres sentimentalo-comiques d’une avocate et de ses collègues en mode mélo. Mais rapidement, le côté obscur rattrape l’atavisme étatsuniens, qui, depuis Dallas, Dynastie et Santa Barbara inonde les écrans de la ménagère de moins de 50 ans. Mais l’intérêt des nouvelles séries résident dans l’approche contemporaine des années fastes de la niche capitaliste initiée dans les 80’s et ses suites spéculatives remplies de bulles éphémères mais tentatrices. Le cinéma fit le job, au tour de la TV.

Un top 4 évident

Mad Men

Les années soixante et le monde infernal — disons manipulateur, mesquin, tordu, — de la publicité. Une agence à Manhattan, de lourds secrets, des ambitions et des coups tordus, les personnages de Madmen s’en donnent à coeur joie, principalement Don Draper qui mêle les déboires conjugales et les aléas professionnels. Sur 7 saisons, diffusées entre 2007 et 2014, le secret du passé de Don Draper va petit à petit gangrener sa vie professionnelle et compliquer ses nombreux adultères. Sur fond d’une image de la société américaine dégantante (sexisme, tabagisme, alcoolisme, immoralités nombreuses et variées), on suit l’ascension de Peggy Olson, secrétaire de Draper qui va grimper les échelons et affronter à son tour ce monde très masculin et malveillant. C’est le cynisme qui règne en maître sur Mad Men, qui en fera une série encensée par la critique et le public.

Profit

Complètement méconnue de ce côté de l’atlantique (le soir sur Jimmy en 97 !), cette série, de la FOX (forcément !), mélange la quintessence de Dallas et la subtilité de Mad Men. Du nom du personnage principal Jim Profit (Adrian HEROES Pasdar acteur de série par excellence et archétype de l’américain « à-forte-machoire »), au nom prédestiné, une descente dans un monde de l’entreprise sans valeurs morales et prête à tout pour essorer concurrents et collègues. Corruption, chantage et harcèlement ! Noir, très noir ! Trop ? Un ovni télévisuel : 8 épisodes dont 1 pilote et hop aux oubliettes ! Mais, miracle, un remake serait en préparation !

The Go(o)d Wife

Enfin une série qui remet au centre la femme entrepreneure et la femme privée. Mais toujours dans un monde upper class, et judiciaire. Faut pas déconner, hein. Donc, CBS réussit en 7 saisons de 2009 à 2015, la gageure de moderniser et de rendre passionnant une vieille recette inaugurée par Ally Mcbeal. Mais en rajoutant un vrai focus de réalisme et de modernisme ! Julianna Margulies incarne superbement Alicia Florrick, ancienne avocate obligée de renouer avec son métier après quelques années d’arrêt. Face à des collègues calculateurs et souvent immoraux, un cabinet cupide, elle tente de garder sa ligne de good wife. Pas si facile, même dans sa vie…privée. Une réussite !

The Newsroom

En trois saisons, HBO a réussit à rendre crédible une nouvelle vision vertigineuse de la télé qui parle de télé ! Mais quelle bonne idée ! Car autour de Will McAvoy (Jeff Daniels) chef impossible et autoritaire de la chaîne d’infos ACN, c’est tout le monde malsain de l’info et de l’intox qui est excellemment décrit. Compromission, lutte pour l’audimat via le sensationnel, éthique malmenée et ambitions qui écornent les meilleures vertus…Le tout avec des dialogues très travaillés et un rythme haletant, plus un casting haut de gamme (Jane Fonda, guest régulière entre autres) la recette fit match 3 saisons de 2012 à 2014. Elle sut aborder nombre de sujets chauds, frontalement et sans fioritures sur le milieu ! Chapeau !

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