Séries tv, l’entreprise dans tous ses états
Le monde du travail, l’univers des entreprises et les relations professionnelles ne pouvaient pas échapper à la vague des séries ! Vague qui s’amplifia, en devenant enfin moderne, au mitan des années 80’S. Petit rappel éminemment subjectif des heurs et malheurs du boulot à la télé. De la micro-série culte ET franchouillarde Caméra Café aux séries US adeptes du côté obscur !
Caméra Café : la crème française en mode expresso
À tout seigneur, tout honneur ! Caméra Café est en France LA référence en la matière ! Créée par Bruno Solo (Hervé Dumont dit Vévère, le mesquin petit syndicaliste en chemisette) et Yvan Le Bolloc’h (Jean-claude Convenant dit JC, le commercial le plus efficace mais à quel prix) qui tiennent les deux principaux rôle, elle participa au succès de M6 la « petite chaîne qui monte » de 2001 à 2003 en 7 saisons. Formule gagnante en 3 minutes chrono, où, en 570 épisodes, nous retrouvons le ban et l’arrière-ban du siège social d’une grande entreprise industrielle la GES (Geugene Electro Stim — tout le monde a oublié), qui gravite dans l’espace détente de la boîte. Hélas à côté des toilettes ! But : autour de LA machine à café, refaire le monde, raconter son week-end, ses vacances. Médire surtout et propager les derniers ragots en faisant semblant de commenter l’actu. Bref de tout et surtout du n’importe quoi en mode comptoir du café du commerce ! Le réseau social avant Facebook !
À notre plus grande joie, et grâce aux personnages plus caricaturaux les uns que les autres, les potins virent souvent au grandiose tout en stigmatisant, à peine, les rapports en entreprise. Entre flirt, charme, posture, les faux semblants, les secrets d’alcôves et les petites compromissions transpirent aussi dans ces jeux de dupes souvent hilarants !
Des personnages caricaturaux mais si attach(i)ants !
Et tout le monde de se souvenir de Vévère (bruno Solo) en syndicaliste râleur rarement courageux mais très bonhomme finalement. De JC, un vrai champion ! Épigone de feu Jean-Pierre Marielle en VRP populo et franchouillard ! Attaché à sa bagnole (une Fuego puis la fameuse Xantia) et à sa caravane, à Johnny et aux femmes. Caricature sur patte du commercial déjà vintage des 70’s ! Sans oublié le lunaire Sylvain, le puceau de la compta, amoureux platonique de la nunuche Maéva. Jean-Guy le DRH carnassier, la working girl arriviste Nancy directrice Marketing qui fait fantasmé JC ! Ou aussi André le chauffeur psychopathe du PDG et son chien pitié, Jeanne Bignon copie parfaite de Juste Leblanc du dîner de cons ! Et bien sûr Fred(érique), Vince(nt) du courrier, Éva, Serge le psy, Carole, Juju du standard, l’invisible Dédé la chignole…
Un succès rare et mérité
Bref, un succès mérité qui lança le format vidéo ultra court sur toutes les chaînes (voir celles d’infos maintenant avec le format Brut et konbini !). Chers voisins, Scènes de ménages et surtout Kaamelot. Car Alexandre Astier sut retenir les meilleures recettes de cette série en l’adaptant au monde (du travail ? ) arthurien ! Il fut repris dans des dizaines de pays, connu deux films (Espace Détente, et Le Séminaire) et des adaptations BD. Ainsi qu’une tentative avortée de version 2 autour de « la boîte du dessus » (la honnie Cogix !) !
La liste des invités est impressionnante, qui confirme le caractère de série culte de Caméra café. Citons entre autres : Elie Sémoun, Henri Guybet, Michaël Youn, Kad Merad, Lucien Jean-Baptiste, Pascal Obispo, Sören Prévost, Chantal Lauby, Pascal Légitimus, Dieudonné, Manu Payet, Mathilda May, Jean-Paul Route, Dominique Pinon, Macha Béranger, Patrick Bouchitey, Bruno Salomone, Thierry Frémont ou, plus récurrent, Tom Novembre, le rival de chez Digix !
