Le transhumanisme, une doctrine philosophique
Ces dernières années, les succès mirobolants des milliardaires de la Tech a amené sous les projecteurs une doctrine qu’on pourrait croire sorti d’un roman de science-fiction (mais le lien existe) : le transhumanisme.
Une doctrine issue de la foi dans le progrès ?

Après tout, l’Occident a fondé son développement dans la foi dans le progrès scientifique et le transhumanisme reprend cette foi en cherchant à améliorer l’homme, à l’augmenter, voire à rallonger sa durée de vie. C’est ainsi qu’aux Etats-Unis certains se font cryogéniser après leur mort, en attendant un réveil hypothétique. Le transhumanisme c’est aussi un corpus idéologique fondé par des hommes comme Nick Bostom ou Max More. Inspirés par certains romans de science-fiction, ce sont eux qui inspirent le fameux Elon Musk. L’intelligence artificielle vient relancer leurs hypothèses, certains n’hésitant à parier sur le téléchargement de l’esprit humain dans des ordinateurs ou des robots (je renvoie d’ailleurs au roman La vieillesse de l’axolotl qui aborde frontalement le sujet).
Une doctrine d’avenir
Ce court volume recense tous les aspects de cette doctrine technophile. Clairement, il s’agit pour les transhumanistes de repousser les limites de l’humain, de vaincre la mort s’il le faut par une hybridation humain/machine, étape nécessaire pour partir à la conquête de l’univers. Ces idées rencontrent notre époque libérale et la percutent de plein fouet. On sort de l’imaginaire de films comme Avatar pour se poser la question du futur de l’humanité, à un moment où le réchauffement climatique, nié par l’actuel résident de la Maison-Blanche, menace le devenir de notre espèce. Cette doctrine, effrayante par certains aspects, fait en tout cas travailler de nombreuses personnes, surtout aux Etats-Unis. A quel prix ?
La synthèse est de qualité en tout cas.
Sylvain Bonnet
Stanislas Deprez, Le transhumanisme, La Découverte « repères », septembre 2024, 128 pages, 11 euros