« The Dying and the dead », tome 1
Parce que sa femme est atteinte d’un cancer en phase terminale, et que seuls les habitants de l’étrange Cité peuvent la guérir, le vieux colonel réunit son ancienne troupe d’élite et repars chercher un artefact très-ancien, plus ancien que l’humanité même. C’est le point de départ du premier tome de The Dying and the dead, un album qui mêle le mysticisme et l’aventure.
Le bétail humain
Les pré-humains qui vivent dans la Cité profondément enfouie sous terre, et qui depuis des milliers d’années ont élevés les hommes comme du bétail, sont des êtres supérieurs, immortels, divins. Mais il ne peuvent plus interférer avec le monde des hommes. Aussi confient-ils au colonel une mission spéciale : retrouver l’artefact sur la piste duquel les services secrets américains l’avaient déjà lancé 50 ans plus tôt. Et celui-là même qu’une organisation para-militaire vient de récupérer, dans un bain de sang. Quel est le pouvoir de cet artefact millénaire ? Comment l’Axe (Hitler, Mussolini, Hirohito) comptait-il l’utiliser ? Et pourquoi la Cité ne peut pas le récupérer elle-même et doit en passer par ce commando de vieillards ?
Les vieilles canailles
Une des qualités de The Dying and the dead, c’est le côté « vieux de la vieille » de cette troupe d’anciens combattants qui vont revivre leur moment de gloire. On a l’aventure actuelle qui est mis en parallèle avec la mission passée. Et voir ces petits vieux revivre, chacun s’extirpant d’un présent mortifère (qui une prison militaire, qui une maison de retraite…) ou juste ennuyeux, pour repartir au combat derrière leur colonel, est un vrai bonheur.
Bien sûr, cette mission relève aussi que le sort des guerres est peut-être d’avoir été de magnifiques simulacres dont le seul fondement était la recherche de cette armes qui pourra définir seule le camp des vainqueur. Et même si les morts s’amoncellent au fil des pages, la question du sens de la vie et du sens de la guerre est vraiment prégnante dans The Dying and the dead.
Un tome de mise en place
Le premier tome de The Dying and the dead, comme d’usage, met en place tous les éléments qui vont nourrir l’intrigue des tomes suivants. La relation entre le « bétail » humain et ses maîtres, le pouvoir puissant des uns et leur étrange nécessité de se servir du moyen de quelques hommes pour récupérer cette arme mystique, la liberté des vieux soldats, l’avenir du monde lui-même !
Les dessins magnifiques (les décors plus que les villages) supportent avec beaucoup de force l’aspect mystique de cette aventure qui promet de nombreux secrets, tissés habilement sur la base de l’histoire réelle, ce qui signe la force du scénario.
Loïc Di Stefano
Jonathan Hickman (scénario) et Ryan Bodenheim (dessin), The Dying and the dead, tome 1, septembre 2018, Glénat comics, 160 pages, 17,50 euros