The Unwritten, tome 2 : une expérience de lecture incroyable

Tom Taylor et ses alliés ont été laissé pour morts suite à leur tentative d’évasion de prison. Mais alors que le jeune homme espère pouvoir profiter d’un peu de calme pour remettre de l’ordre dans sa vie complètement chamboulée, les évènements prennent alors une tournure inattendue : William Taylor, le père de Tom, annonce son grand retour l’occasion de la sortie de son 14e best-seller ! Persuadé que la Cabale n’en a plus après lui, Tom va tout faire pour retrouver son père. Car celui-ci détient sans aucun doute les réponses à toutes les questions que se pose Tom… Des réponses qui pourraient bien balayer tout ce qu’il tenait pour acquis…

 

 

 

Un comics littéraire

The Unwritten est le comics le plus « littéraire » qui soit. On pourrait rapidement résumer le titre à un mélange improbable et courageux entre Matrix et un Da Vinci Code dont les mystères concerneraient la culture littéraire. Certes, ce n’est probablement ne pas faire honneur à la finesse du travail du scénariste Mike Carey. Mais cela donne une petite idée de ce qui attend le lecteur curieux dans The Unwritten. Carey continue à s’appuyer sur de multiples références, sans jamais tenir le lecteur à distance. Connaître les ouvrages évoqués est un plus évidemment mais jamais un pré-requis. Il arrive même que The Unwritten donne envie de lâcher le comics pour se plonger dans un des romans cités.

 

 

Une expérience incroyable et carrément jouissive

Dans The Unwritten, l’originalité déployée par Mike Carey semble atteindre son apogée dans ce tome 2. Par exemple, l’épisode 17 est un exploit hallucinant. Mike Carey offre au lecteur un pastiche des livres dont vous êtes le héros, format bande dessinée. Comme dans les livres jeux, chaque fin de planches propose plusieurs choix au lecteur qui décide de la suite de l’intrigue. Un tour de force donc puisque cet épisode s’intercale dans l’histoire générale sans la perturber. Malin, Mike Carey s’est arrangé pour que quel que soit le chemin choisit par le lecteur, The Unwritten reste cohérent. Impressionnant, parfaitement dans le thème (des personnages « manipulés », ici donc par le lecteur) et franchement jouissif.

 

 

Des dessins et un héros fades

The Unwritten est un comics sans aucun doute à suivre, il souffre tout de même de deux problèmes. Qu’on se rassure, rien de rédhibitoire, mais jamais dans ce tome 2 on a l’impression qu’ils vont être corrigé. Tout d’abord, les dessins Peter Gross sont globalement ternes. On peut comprendre que l’artiste a eu pas mal de travail de recherche. Mais j’aurais aimé pouvoir m’enthousiasmer un peu plus pour l’aspect visuel de The Unwritten. Autre élément négatif (lié en partie à ce qu’on vient de voir) : Tom Taylor, le personnage principal, est particulièrement fade et inexpressif. Au point qu’on a du mal à s’attacher à lui. Et du coup, une grande partie de l’intérêt de The Unwritten repose sur la maestria de son intrigue. De ce côté-là, pas de soucis : The Unwritten est probablement un des meilleurs comics de ces dernières années.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

Mike Carey (scénario), Peter Gross (dessin), The Unwritten, tome 2, Urban Comics, collection Vertigo Essentiels, avril 2018, 304 pages, 28,00 euros