Tomahawk de Patrick Prugne, vengeance dans le grand Nord canadien

Après l’expédition de Lapérouse dans Vanikoro, la naissance de Québec au XVIIIe siècle dans Iroquois, Tomahawk est la nouvelle fresque épique de Patrick Prugne. Ou comment l’aquarelle sublime une histoire tragique dans les vallées et forêts québécoise du XVIIIe siècle au moment que choisit le roi George pour s’allier aux tribus du Nord de l’Amérique aux fins de détruire les positions françaises, l’ennemi de toujours.

le roi de la forêt québécoise

Les homawks sont tous partis, sergent ! Shit ! ces sauvages sont aussi fourbes qu’ils sont couards ! Ils ont dit que l’esprit du grand ours était en colère…

Tomahawk est le nom d’un grizzly, le roi de la forêt québécoise. Jean Malavoy, fantassin au fort Carillon, n’a d’autre objectif que de tuer ce féroce animal qui lui a pris sa famille. Abequa, la belle indienne éprise de Jean, ne peut rien non plus contre cette vengeance qu’il met au-dessus de tout. Quitte à tout perdre.

Mais de bien plus sombres périls guettent dans cette contrée reculée. Les militaires français tentent de conserver leur territoire malgré les envahisseurs qui se rapprochent. Ces highlanders sont prêts à tout et les iroquois qui les accompagnent sont autant assoiffés de victoire.

Les uns comme les autres sont des sauvages sans pitié qui n’ont qu’une mission et, quels que soient les moyens et les actes, prendre le territoire français.

Une œuvre d’art

Les œuvres d’art de Patrick Prugne sont tellement attendues par ses admirateurs que nous pourrions imaginer quelques déceptions. Il n’en est rien. Ce grand artiste continue de nous aventurer dans des époques lointaines, des épopées guerrières. Mais surtout le plaisir des yeux est chaque fois renouvelé et ce à chaque page tournée. Il n’y a que peu d’artistes avec qui le comparer, mais il est vrai que la maison Daniel Maghen est un concentré de créateurs d’infinis talents.

Il a la capacité dès la première planche avec ses paysages luxuriants, nuancés d’un filtre brumeux, de nous entraîner dans son récit. La nature est sublime, les perspectives, les nuances et leur entrelacement nous subjuguent. Les animaux sont des œuvres d’art, les personnages paraissent tellement justes avec leurs expressions si perçantes !

Le récit est limpide, les rebondissements ne nous permettent pas d’imaginer une fin entendue. Encore un supplice d’attendre un prochain « Prugne ».

Xavier de la Verrie

Patrick Prugne, Tomahawk, Daniel Maghen, septembre 2020, 96 pages, 19,50 eur

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