Ton monde vaut mieux que le mien

Françoise-Marie Santucci, avec Ton monde vaut mieux que le mien, passe l’épreuve du premier roman avec succès ! Elle nous met notre futur en face des yeux ou plus précisément des pupilles puisqu’il s’agit des dernières avancées de l’intelligence artificielle. Et même si vous avez déjà troqué vos lunettes de vue pour tester un casque de réalité virtuelle, voici les prémices de notre avenir. Et bien sûr c’est un prétexte pour traquer les scandales et nourrir la poursuite d’hommes venimeux.

On est passés du storytelling au storyliving. On ne raconte plus on vit. »

Un polar 3.0 et un hommage aux maîtres de la littérature américaine

Amy, américaine, fille de diplomate, n’a jamais vécue aux USA. Actuellement parisienne elle profite qu’une boite française la recrute pour partir à Los Angeles pour traquer l’homme qu’elle veut abattre. Pour comprendre l’origine de cette haine, il faut remonter à son enfance. Sa jeunesse à Abidjan avec Nicole sa sœur aînée, des parents très absents (le premier faisant passer sa carrière avant tout, la seconde ne leur montrant pas l’amour qu’elle souhaitait), jusqu’au drame qui la marque au fer rouge.

Devenue brillante ingénieure spécialiste de l’intelligence artificielle, elle est recrutée pour développer la société sur la côte Est des USA et en particulier le secteur du tourisme et de l’immobilier.

Un accrochage stupide et elle rencontre John l’occupant de l’autre voiture qui tombe sous le charme, qui va tout tenter pour se rapprocher de cette femme magnifique et la conquérir. 

John est journaliste franco-américain, né à New York où il a passé 25 ans en suivant son père plutôt que sa mère. Il travaille pour un média français et ses spécialités sont le rap et le cinéma, mais se fait entrainer sur un nouveau sujet qui le passionne, l’immobilier de sa ville et celui du luxe.

Voilà ce qui rassemble ces deux êtres, la France, l’immobilier et une autre personne centrale autour de laquelle tout va se jouer. Un homme prêt presque à tout pour devenir le roi de l’immobilier de L.A.

Mais qui doit tuer Amy ? John finira-t-il dans son lit ?

Plongée dans le rêve et le drame qui se côtoient 

Françoise-Marie nous fait ressentir le cocktail incroyable qu’est cette cité en roulant sur ces highways gorgées de circulations, ou les petits quartiers, les rues synonymes de grands films comme Mulholland drive, les quartiers branchés mais surtout ceux des milliardaires qui rivalisent de délires autant pour se protéger que pour leur féroce appétence à la surenchère de luxe.

On a qu’une envie prendre un direct pour la Californie et plonger la tête la première dans le Pacifique, s’émerveiller des allées bordées de palmiers majestueux, goûter à l’état d’esprit de ce lieu particulier qui résume les extrêmes de l’Amérique.

D’une écriture contemporaine et rythmée, Ton monde vaut mieux que le mien est un plaisir de lecture. Les pièces du puzzle se mettent en place petit petit… pour une fin qui garde son effet de surprise.

Xavier de La Verrie

Françoise-Marie Santucci, Ton monde vaut mieux que le mien, J’ai lu, juillet 2019, 352 pages, 7,60 eur