Unity, un roman singulier

Un premier roman

On ne fera pas ici le portrait d’Elly Bangs car Unity est son premier roman (elle a mis d’ailleurs dix-huit ans à la finir, avoue-t-elle dans les remerciements à la fin) et a eu des critiques élogieuses outre-Atlantique. L’auteure vit à Seattle et a passé son enfance dans une secte New Age (tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes). Allons voir donc ce qu’Unity recèle comme trésors.

Une femme recherchée

« C’est le premier souvenir qui me revient quand je commence à prendre cohérence dans l’unité : une femme qui, depuis les balustrades, baisse les yeux sur les cuves tout au fond de Bloom City… Et un homme qui, dans les toilettes exiguës d’un transport aérien, regarde dans le miroir en plastique rayé son reflet pointer un pistolet à ondes sur eux. »

Capable de compiler en elle des centaines d’existences passées car capable de s’unir aux autres, Danaë est donc spéciale. Cela lui vaut d’avoir de nombreux poursuivants qui en ont après son secret. Elle a besoin d’aide et engage Alexeï, un tueur, comme garde du corps. Il va les aider, elle et son amant Naoto, pour passer de la ville sous-marine de Bloom City à la surface. Cependant, Alexeï est un homme brisé par sa vie de soldat et désormais incapable de tuer… Et Danaë n’est pas au bout de ses peines, elle a aussi son propre passé à affronter…

Un résultat inégal et passionnant

On sent qu’Elly Bangs a voulu mettre beaucoup de choses dans Unity : réflexion sur la nature humaine, ambiance post-apocalyptique, etc… C’est parfois un peu indigeste au cours de la première moitié… et la situation se rétablit magistralement ensuite, au moment où on en apprend beaucoup sur l’histoire de ce monde, de Danaë et d’Alexeï. Voici au final un roman post-apocalyptique plutôt haletant, qui rappelle aussi bien des histoires écrites dans les glorieuses années 70.

À découvrir, vous ne le regretterez pas.

Sylvain Bonnet

Elly Bangs, Unity, traduit de l’anglais par Gilles Goullet, Albin Michel « Imaginaire », illustration de couverture d’Aurélien Police, septembre 2022, 368 pages, 21,90 euros

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