Jack London et Charmian Kittredge London, Les Joies du surf

Poursuivant son édition de petits textes rares, Rivages propose deux visions du même moment. Les Joies du surf sont la découverte de ce sport par Jack London et son épouse, Charmian Kittredge — London étrangement absente de la couverture.

he’e nalu

C’est emprunt de poésie que Jack et Charmian London font l’éloge du « sport de roi » : le surf. Le couple d’écrivains, au cours de leur tour du monde à bord du Snark, découvre le surf à Hawaï en 1907. Dans le premier texte, les joies du surf de Jack London, il exprime un enthousiasme fort. L’écrivain (1876-1916), connu pour ses nombreux voyages, est l’un des premiers occidentaux à découvrir et à importer le surf, ou plutôt le « he’e nalu » (littéralement « glisser sur une vague »). Il raconte, à la manière d’un journal intime, sa rencontre avec ce sport, les rires des enfants et les conseils des habitués. Il explique également comment les masses d’eau se déplacent et se heurtent au fond marin pour donner vie à une vague qui vient s’écraser sur elle-même. 

Une autre histoire dans les yeux de la femme

À la fin de ce premier texte, on a l’impression d’avoir lu un morceau de la vie de Jack London. Pourtant, c’est en lisant les mots de Charmian Kittredge London (1871-1955), extrait de son texte Notre Hawaï, que l’on découvre chez son mari la naissance d’une véritable obsession pour le surf. Elle qui était pourtant tout à fait absente de ce premier texte laisse toute la place à Jack dans le sien. On le découvre passionné, blessé, intarissable. L’absence de mention de la présence du texte de Charmian, traduit pour la première fois en français, sur la couverture, est plus que déceptif. C’est pourtant son texte à elle qui donne un aspect du réel moins fantasmé.

Les Joies du surf permet d’appréhender les débuts du surf à travers les yeux de deux occidentaux pris de passion pour ce sport aujourd’hui largement démocratisé dans le monde.

Salomé Di Stefano

Jack London et Charmian Kittredge London, Les Joies du surf, traduit de l’anglais et préfacé par Fanny Quément, Rivages, mars 2024, « Petite bibliothèque », 70 pages, 6,90 euros

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