Les vagabonds, vampire connection

Les vagabonds constituent pour l’auteur de ces lignes une première rencontre avec Richard Lange, auteur d’Angel Baby (Albin Michel, 2015) et de La dernière chance de Rowan Petty (Albin Michel, 2019. Et il nous offre ici une histoire de vampires dans les années 1970 !

Sur la route des vagabonds

Jesse fait le vieux rêve pour la première fois depuis des mois. Il ne dort pas beaucoup ces derniers temps et quand il dort, il ne rêve pas. Les mauvais jours, il reste allongé là des heures à se retourner sur son lit ; les bons, ses paupières tombent et il meurt jusqu’à ce que le soleil se couche.

1976, quelque part aux États-Unis juste avant le bicentenaire de l’indépendance. Jesse et son frère Edgar, un attardé mental, arrivent dans un motel paumé. Tous deux passent leur vie sur la route, à recherche de victimes. Car Jesse et Edgar sont des vagabonds, des vampires qui ont besoin de sang pour survivre. Alors ils chassent les sans-abris et les criminels. De son côté, un homme hante les routes à la recherche des meurtriers de son fils, retrouvé sans une goutte de sang tandis qu’une bande de vagabonds impitoyables tuent avec férocité tout près de lui. Tout ce monde va se croiser, au moment où Jesse rencontre une jeune femme, Johona, qui ressemble comme une sœur à son grand amour perdu, Claudine. Et il va s’éprendre de Johona, pour le pire.

Un roman dur comme de l’acier

En refermant ce roman, on est frappés par la sécheresse de ton de Richard Lange car dans une histoire de vampire, il y a toujours une forme de romantisme noir (Anne Rice excellait là-dedans) et de gothique sombre. Ici pas de romantisme, même si Jesse est un personnage plutôt sympathique. Ces vampires mangent, font l’amour, aiment parfois… mais leur façon de vivre (et de tuer) et surtout leur longévité exceptionnelle les ont dépouillés de leur condition humaine. Les coupent de ce qu’ils ont été. Pas de happy end aussi.

Les Vagabonds est donc un très bon roman de vampires, mode road movie.

Sylvain Bonnet

Richard Lange, Les Vagabonds, traduit de l’anglais par David Fauquemberg, Rivages, janvier 2024, 480 pages, 22,50 euros

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