Aminder Dhaliwal et la promesse d’un Woman world
BD délirante ou hilarante ?
Un scénario d’anticipation étonnant mais plutôt un cauchemar pour nous les hommes, car dans Woman world, non seulement les femmes prennent le pouvoir et pour cause, les hommes ont disparu et seule la gente féminine subsiste.
Vont-elles arriver à régner sans se crêper le chignon ? Bon ok, réflexion purement misogyne, mais de réelles inquiétudes viennent inévitablement à l’esprit !
Mamie regarde, j’ai trouvé une antiquité ! Ça ressemblait à ça un homme ?..
Avant, il y avait des hommes
Dans un futur proche les hommes ne sont plus qu’un vague souvenir. Un curieux déséquilibre de naissance fait apparaître que, si le processus continuait, la gente masculine disparaîtrait. Et c’est ce qui s’est produit il y a de cela très longtemps.
Peu de terriens se rappellent encore les avoir connus, il y a encore des traces historiques qui témoignent de la chasse aux hommes qui consistait à récupérer leur sperme. Bien heureusement, depuis, la recherche a permis aux femmes de se reproduire sans les hommes et leur semence.
Nous suivons donc les péripéties humoristiques de femmes, jeunes, vieilles, en couple ou cherchant l’âme sœur. Une certaine Gaia prend l’ascendance de la communauté et elle a à cœur de trouver une nouvelle orientation, dont celle de définir un drapeau. Ce dernier reprendra les cuisses de Beyoncé, un peu plus loin ce sera les fesses ou la poitrine !
Deux cerfs et une biche ! Les deux cerfs vont se battre pour la biche et le gagnant va lui faire un bébé ! Ah euh… non… pour le coup c’est les deux cerfs qui…
Hommage à la dérision féminine
Une nouvelle idée de civilisation où il parait finalement facile d’abandonner l’idée de l’utilité de l’homme. Ce sont en fait de multiples petites histoires et contes à portée philosophique qui s’égrènent tout au long du roman. On se prendra à rire, sourire des situations, quiproquo et autres indélicatesses.
C’est un roman graphique réjouissant avec un style graphique noir et blanc, excepté un beau dessin coloré de Miranda Tacchia (p. 107). Des personnages et visages à la fois simples mais suggérant de nombreuses expressions qui expriment leur inquiétude ou bonheur pour chaque situation.
Sur 250 pages il peut y avoir certaines longueurs mais on prend un vrai plaisir à la lecture, même pour nous les hommes 😉
Xavier de la Verrie
Aminder Dhaliwal (scénario & dessin), Clémentine Beauvais (traduction) Woman world, La ville brûle, février 2020, 256 pages, 22,00 eur