Atlas de l’Océanie, un continent océan

Comme à son habitude, la collection des atlas des éditions Autrement sont riches en textes, agrémentés de nombreuses cartes et graphiques. Ce nouvel atlas sur l’Océanie ne fait guère exception.

Des spécialistes de la question

Agréablement bien écrit, les textes sont du géographe Fabrice Argounès. Ce dernier est géographe à l’université de Rouen–Normandie et chercheur au centre d’histoire de l’Asie Contemporaine. C’est un spécialiste de l’histoire de la cartographie et de la géopolitique, en particulier pour les aires Asie-Pacifique et Indo-pacifique. Pour la partie histoire de cet espace, les textes sont de l’historienne Sarah Mohammed-Gaillard. Elle enseigne l’histoire de l’Océanie à l’INALCO (Institut National des Langues et Civilisations Orientales). Ses recherches actuelles portent sur les politiques que la France met en œuvre en Océanie au XXe siècle. Enfin, pour la cartographie, les éditions Autrement ont fait appel à Mélanie Marie, une cartographe indépendante. Cette dernière a déjà collaborée à d’autres ouvrages tels que L’Atlas de l’Asie du Sud-Est ou bien L’Atlas de la Shoah.  

L’invention de l’Océanie

La première partie de cet atlas invite le lecteur à réfléchir sur l’invention de l’Océanie. En effet, pourquoi créer un nouveau continent qui se caractérise par un ensemble d’îles discontinu alors que cela pourrait être un prolongement du continent asiatique ? Par des cartes avec des projections cartographiques différentes et des jeux d’échelles, on comprend mieux la façon de représenter l’Océanie pour en conclure que cette représentation est largement une création occidentale. L’invention de l’Océanie se fait aussi par son histoire, depuis les Grandes Découvertes du XVIe siècle jusqu’aux dernières indépendances des années 1980. Cartes et graphiques illustrent très bien cela.  

L’Océanie aujourd’hui

La seconde moitié de cet atlas est consacrée à la richesse, à l’attraction, aux pouvoirs mais également aux nouveaux défis que connait l’Océanie.  Dans ce vaste archipel d’îles, un seul pays sort véritablement son épingle du jeu : l’Australie. En effet, on y apprend que seule cette dernière émerge réellement dans les échanges internationaux les plus importants. La quasi-totalité des autres îles étant dépendantes des autres continents et des grandes puissances, notamment de la Chine et des États-Unis                                                                                                                            

Comme nous l’aurons bien compris, l’Océanie doit relever aujourd’hui d’innombrables défis : les communications, le développement durable, le tourisme, les richesses contenues dans ses eaux convoitées par d’autres puissances. Une carte dans cet atlas nous montre bien la question de la richesse et des exploitations maritimes dans cet espace.

Je ne saurais trop vous conseiller cet Atlas de l’Océanie si l’histoire et la géographie de l’Océanie vous intéresse ou bien pour découvrir ce continent-océan, tout simplement.

Franck Dupire

Fabrice Argounès, Sarah Mohamed-Gaillard, Luc Vacher, Atlas de l’Océanie, Autrement, novembre 2021, 95 pages, 24 eur

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