Batman – Beyond The White Knight : ombres et lumières
Un dessinateur vedette
Sean Murphy s’est imposé sur la scène du comics américain avec des œuvres iconoclastes comme Punk Rock Jesus (Urban, 2013) ou The Wake (Urban, 2015) avant d’électriser Batman avec Batman-White Knight. Il y proposait une relecture du Joker en mettant l’accent sur sa composante humaine, Jack Napier, et sa relation amoureuse avec Harley Quinn, suggérant également une relation plus complexe avec Batman. Dans la suite, Curse of the White Knight, Batman/Bruce Wayne finissait en prison après avoir donné sa fortune pour améliorer la ville de Gotham. Quant à Napier, il semble bel et bien mort… Murphy a aussi consacré un volume à Harley Quinn, désormais mère des enfants de Napier. Arrive maintenant la conclusion (?) du cycle, Beyond The White Knight.
Les héros ne meurent jamais
Toujours en prison, Bruce Wayne attend sa libération conditionnelle. La sécurité de Gotham est désormais assurée par le GTO dirigée par Dick Grayson tandis que les actifs de la famille Wayne sont gérés par Derek Powers. Ce dernier donne un costume de Batman très performant à un jeune homme, Terry McGinnis, car une menace pointe selon lui à l’horizon. Wayne est en tout cas furieux que sa fortune n’ait pas été utilisée à bon escient et qu’un nouveau Batman soit né : il décide de s’évader. Dès qu’il met le nez dehors, il entend une voix et reconnaît une silhouette : celle de Napier, mort depuis des années mais qui avait pris soin d’implanter chez Wayne un programme pour l’aider en cas de grave menace. Mais Batman/Bruce Wayne a-t-il encore une chance de sauver Gotham de l’horreur totalitaire dans laquelle elle a glissé ? Barbara Gordon et Harley Quinn vont l’y aider.
Une réussite ambiguë
Beyond The White Knight bénéficie du trait anguleux et dynamique de Sean Murphy, digne héritier de Frank Miller (il a travaillé avec son ancien encreur, Klaus Janson) et de Walt Simonson. Il prolonge aussi certaines idées présentes dans les précédents volumes comme l’amitié entre Batman et Napier ou le concept de famille recomposé avec Dick Grayson, Jason Todd ou Harley Quinn. On regrette une histoire plus « facile » par moments. Les amateurs de Batman White Knight apprécieront en tout cas ce nouvel opus.
Sylvain Bonnet
Sean Murphy & Simone Di Meo & Dave Stewart, Batman – Beyond The White Knight, traduit de l’anglais par Benjamin Rivière, Urban Comics, mai 2023, 264 pages, 24 euros