Braises de guerre, la guerre ou la paix ?

Un auteur à découvrir

Brexit ou pas, l’Angleterre reste une pépinière de talents côté science-fiction et qu’elle nous a déjà donné Arthur C. Clarke, Jim Ballard, Michaël Moorcock ou Christopher Priest. Nouvelliste reconnu de l’autre côté du channel, Gareth L. Powell publie ici des romans dont ce Braises de guerre, premier volet d’une trilogie, traduit et publié par les éditions Denoël. Allons donc voir ce que Powell a dans le ventre.

Des survivants

Trois ans auparavant, une guerre entre factions humaines, le Conglomérat et les Extérieurs, a abouti à la destruction d’une planète, Pelapatarn, des combattants humains qui s’y trouvaient et surtout de la jungle consciente qui l’habitait. Un des vaisseaux ayant participé à cet holocauste, le Chien-à-problèmes, s’est révolté et a depuis rejoint une entreprise de sauvetage spatial. Elle a comme équipage le commandante Sally Konstanz, la soldate Alva Clay et le médecin George Walker, tous rescapés de ce conflit meurtrier. Ce dernier est tué lors d’une opération de sauvetage sur une planète océan, au grand dam d’Alva Clay qui en conçoit de l’amertume envers Konstanz.

Je sentis un nœud de ressentiment. « Tu penses que tu aurais fait mieux ?
— Possible. »
Mes joues s’empourprèrent. « Tu n’as jamais commandé de vaisseau de ta vie. »
La réponse d’Alva fut aussi glaciale que les vents fantômes qui balayaient la coque. « J’en connais plus que toi sur les opérations au sol. Je sais prendre soin de mes troupes. J’étais au front, dans la boue avec les autres salopards. J’ai commandé une escouade. »

Ambiance… Reste que le Chien-à-problèmes est envoyé secourir un paquebot spatial qui a été attaqué. Konstanz et son équipage sont repartis pour un voyage qui va les ramener trois ans en arrière. Tout semble tourner autour d’une poétesse, Ona Sudak, qui est liée au massacre de Pelapatarn… Une nouvelle guerre est-elle sur le point d’éclater ?

Un space opera bien fait

Roman bien structuré, Braises de guerre dispose de plusieurs atouts pour plaire à l’amateur. D’abord, les personnages sont bien campés par l’auteur (il faut compter le vaisseau dedans puisqu’il est doté de conscience). Ensuite, l’intrigue se dévoile petit à petit, fascinant le lecteur. Enfin, l’univers est intéressant, l’humanité faisant partie ici d’une civilisation galactique, rappelant par certains moments la Culture de Banks (mais voilà, ici il y a des Etats et des sociétés).

Ça n’est pas original, cependant la vision de Powell à ce stade étant loin d’être novatrice mais il reste que c’est très bien fait pour un premier volet (on attend la suite).

Sylvain Bonnet

Gareth L. Powell, Braises de guerre, traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Mathieu Prioux, illustration de couverture d’Alain Brion, avril 2019, 385 pages, 22,90 sur

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