Islander, chasse aux migrants… européens

Auteur de polars à succès et exotiques comme Mapuche (Gallimard, 2012), Lëd (Les Arènes, 2021) ou Okavango (Gallimard, 2023), Caryl Férey a aussi tâté de la bande dessinée avec la série Maori chez Ankama ou Sangoma, les damnés de Cape Town (Glénat, 2021) avec Corentin Rouge. Il récidive avec ce dernier en lançant la série Islander avec ce premier tome, Exil.

Fuir l’Europe

L’Europe est frappée par une série de catastrophes (lesquelles ? On ne saura jamais) et la population fuit vers Le Havre en espérant embarquer pour l’Ecosse. Liam est l’un d’eux et, dans la cohue de réfugiés cherchant à embarquer, vole le passeport de Francesca. Cette dernière devait embarquer avec sa sœur Livia et le professeur Zizek avec Raph comme guide. Ce dernier est payé pour emmener Zizek en Islande. Il s’empare du bateau et le détourne vers l’île tout… en se débarrassant des passagers. Seul Liam survit, sauvant Livia au passage. En Islande, la situation est très compliquée. Le nord a fait sécession du Sud et tous veulent se débarrasser des migrants européens, malgré les discours d’accueil tenus par le député Uffe Barentsen. La fille de ce dernier, qui travaille dans le nord sécessionniste, vient annoncer au parlement l’arrivée de Zizek. Ce dernier est dans un camp de concentration. Liam, lui, tente de survivre…

mais à quel prix?

A fronts renversés

Le premier tome d’Islander frappe fort : nous voici face à une série qui traite de la submersion migratoire causée par… Des réfugiés européens, situation qui rappelle celle des années trente au passage, lorsque les USA refusaient d’accepter des juifs européens. Pas sûr que comparaison soit raison mais cela fait réfléchir. L’album bénéficie en tout du dessin de Corentin Rouge, plutôt réaliste, qui propose des planches puissantes. A lire donc.

Sylvain Bonnet

Caryl Férey & Corentin Rouge, Islander 1 : exil, Glénat, janvier 2025, 160 pages, 25 euros

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