L’ange d’Indian Lake, un cauchemar de plus pour Jade Daniels
Un auteur et son héroïne
Voici donc L’Ange d’Indian Lake, le troisième et dernier volume du cycle consacré à Jade Daniels, la « fille finale » créée par Stephen Graham Jones, auteur de Galeux et du très bon Un bon indien est un indien mort. Jade Daniels retourne ici dans la ville où lui sont arrivées ses aventures… et le mal est toujours là.
L’éternel retour
« Ceci n’est pas le couloir du lycée de Freddy, ceci n’est pas le couloir du lycée de Freddy.
Sinon, Tina serait là, à sept mètres devant moi, dans son sac mortuaire translucide, et on la conduirait vers un autre couloir dont le sol serait maculé de sang.
Non, une fois de plus – mais c’est toujours comme si c’était la première fois -, c’est moi qui suis dans ce sac mortuaire. »

Après quatre ans de prison, Jade Daniels est de retour à Proofrock. La voici devenue professeur d’histoire, prenant la suite de Mr Holmes qu’elle adorait (et mort dans le premier volume), face à des adolescents d’une ville qui a beaucoup changé : des très riches veulent y construire un nouveau quartier qui leur serait réservé. Jade, elle, tente de se reconstruire, surveillé par sa psy. Il faut dire qu’elle a parfois un comportement bizarre. Mais une nuit, le cauchemar recommence, sa filleule même est menacée tandis que son père revenu d’entre les morts la menace. Cauchemar ? Hallucination ? Jade fera tout pour survivre et sauver ses amis, en particulier Letha…
Dernier volume…
L’ange d’Indian Lake reprend donc le personnage de Jade quatre ans après le dernier massacre. On retrouve le jeu des références à Carpenter ou d’autres, des scènes hallucinantes et violentes comme dans Mon cœur est une tronçonneuse et N’aie pas peur du faucheur. Par contre, l’ensemble est beaucoup plus décousu, parfois erratique, ce qui nuit à la compréhension générale de l’intrigue. Dommage car le talent de Stephen Graham Jones émerge ici et là. Attendons donc un autre roman où il changera, on l’espère, de source d’inspiration.
Sylvain Bonnet
Stephen Graham Jones, L’ange d’Indian Lake, traduit de l’anglais par Carine Chichereau, Rivages, octobre 2025, 455 pages 24,90 euros
