Le marchand de sable de Christian Jacq

De l’égyptologie aux romans policiers

Christian Jacq s’est fait connaitre par une multitude de livres sur l’Egypte ancienne. C’est le spécialiste de Cléopâtre et de Toutankhamon, le confident d’Osiris et de Néfertiti, l’intime de Ramsès et de Champollion. Bref, ses ouvrages sur les pharaons se comptent par dizaines… 

Et puis, un jour, l’homme changea de registre et découvrit les charmes du roman policier. Et comme sa plume n’est pas paresseuse, il en a déjà plus de trente à son actif, regroupés sous le titre « Les enquêtes de l’inspecteur Higgins ». C’est l’un de ces détectives à qui rien ne résiste, ni bandit, ni énigme, si mystérieuse soit-elle ; il trouve une solution à tous les problèmes, ce qui en fait un allié sur mesure pour Scotland Yard. 

L’inspecteur Higgins contre la finance internationale

Avec Le Marchand de sable, Higgins nous entraine dans le milieu opaque des grands négociateurs internationaux, chinois, africains, russes, américains, qui se partagent — ou veulent se partager — les richesses de la planète. Ce sont des dignitaires richissimes et sans scrupule, qui se connaissent, se combattent, s’apprécient ou se détestent, et n’hésitent devant aucun crime pour parvenir à signer un marché juteux. 

Ces braves gens ont ici rendez-vous dans un immeuble ultra sécurisé de Londres, dans le plus grand secret, et à l’abri de tous les regards. Mais cette belle machine se grippe d’un seul coup lorsqu’un soi-disant marchand de sable tue un, puis deux, participants à ce colloque. Qui ? Pourquoi ? Higgins entre en scène, et comme Sherlock Holmes ou Hercule Poirot, dévide patiemment la pelote, trouve les mobiles et confond le criminel. Force reste à la loi, mais tout juste. 

Ce livre ne renouvelle pas un genre o combien rebattu, mais on se laisse aisément guidé dans les aventures de ce roman, et de son héros malicieux. Il est d’ailleurs singulier qu’un auteur passe ainsi de la civilisation antique à la géopolitique contemporaine. Ce grand écart de plusieurs millénaires n’est pas banal, mais c’est sans doute faute de résoudre l’insondable mystère de la Grande Pyramide, que Christian Jacq se venge avec l’infaillible inspecteur Higgins. Le lecteur ne s’en plaint aucunement. 

Didier Ters

Christian Jacq, Le Marchand de sable, XO Editions, mars 2019, 240 pages, 13,90 eur

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