Connexions, un concentré de science-fiction

Le météore Flynn

Michaël F. Flynn est principalement connu comme l’auteur d’Eifelheim (Ailleurs & demain, 2008), à l’origine une longue nouvelle qui remporta en 1986 le prix Analog et qui a longtemps été sa seule traduction en français. Le Bélial répare cet oubli en publiant Connexions, prix Analog 2017 de la meilleure novella.

Le monde est en jeu

« Considérez l’homme qui a le crâne défoncé par un marteau alors qu’il s’en va déjeuner.

Tout a une cause dans sa déambulation. Il emprunte cet itinéraire parce que son resto préféré se trouve à deux rues dans cette direction. Il se met en route à cette heure parce que c’est celle du déjeuner. Il arrive au lieu et au moment fatals à cause de l’allure qu’il a adoptée. Il y a une ou plusieurs raisons pour tout ce qu’il se passe. »

Il se passe beaucoup de choses. Il y a ce voyageur temporel qui débarque sur notre monde et qui ne le reconnaît pas et pour cause : sa ligne temporelle a été effacée. Il croise une immortelle, Stacy Papandreou, qui semble avoir pesé sans le vouloir ou le savoir pour changer l’histoire. Pendant ce temps, le lieutenant-colonel Bruno Zendahl s’inquiète de l’arrivée possible d’un Alien. Il n’oublie pas aussi qu’il fait partie de la ligue Apkallu, rassemblant des descendants d’extra-terrestres présents sur terre depuis des milliers d’années. Annie Troy travaille parfois avec lui et se distingue par sa froideur et son efficacité : normal pour un androïde. N’oublions pas Janet, qui en sait trop très rapidement sur les gens, elle les devine, elle lit leurs pensées immédiates. Tout ce petit monde va être entraîné dans une histoire qui peut remettre en cause notre monde, notre univers.

Un récit qui coche bien des cases

Connexions est un concentré de biens des thèmes classiques de la SF : voyage temporel, robots, aliens, télépathie… On ne peut ici nier à Michaël F. Flynn son ambition et une certaine virtuosité. Il livre ici un récit complexe, très rythmé. On a aussi un peu le tournis… Ce récit plaira à une partie du public, amateur de mise en abyme ou de récits « méta ».

Sylvain Bonnet

Michaël F. Flynn, Connexions, traduit de l’anglais par Jean-Daniel Brèque, Le Bélial « une heure lumière », illustration de couverture d’Aurélien Police, mars 2023, 128 pages, 10,90 €

Laisser un commentaire