Et pourtant, elle tourne! Femme fatale

Qui connaît Craig Rice de nos jours ? Pas grand monde. Cette autrice américaine s’était faite pourtant un nom en écrivant des polars humoristiques, la série des Justus & Malone. Et pourtant, elle tourne !, paru à la série noire en 1959, n’a pourtant rien d’humoristique, comme on va le voir.

 Cherchez la femme…

« La Jetée est toujours là, évidemment, avec ses habitués qui, eux aussi, seront toujours là.

Bien sûr qu’elle sera démolie un jour… Mais on en construira une autre à la place, avec tout ce qu’il faut, y compris la Grande Roue. »

Bienvenue dans le monde des forains, quelque part dans une petite ville américaine. Bienvenue à la Grande Roue qui fait le bonheur des petits et des grands. Tony Webb, récemment sorti de prison, est là. Il y retrouve son vieil ami Amby, le portraitiste de rue sourd-muet. Tony se balade, la rage au ventre contre son ancien patron, un mafieux nommé Mac Gurn. Et justement on le retrouve mort, assassiné. Les soupçons d’Art Smith, le flic chargé de l’enquête, se portent bien sûr sur Tony. Tout dépend du témoignage d’une jeune femme dont Amby a fait le dessin. Un dessin coupé en deux que retrouve Smith, charmé par son joli visage. Elle s’appelle Ellen, belle comme l’eau pure. La femme fatale autour de laquelle tous vont tourner…

Un roman noir bien troussé

Rien de nouveau dans ce livre de Craig Rice mais une ambiance, une atmosphère typique des très bons romans noirs de l’époque, ceux de Chandler, Goodis ou Hammett. Les personnages portent le poids de leur destin, on peut dire que pour eux, les dés sont jetés quoiqu’il arrive. Parce qu’ils ont fait les mauvais choix, parce que pas de chance (la chance, hein… je me ressers un whisky). Craig Rice a ici écrit un roman qui méritait d’être tiré de l’oubli. Une réédition à découvrir.

Sylvain Bonnet

Craig Rice, Et pourtant, elle tourne ! traduit de l’anglais par Jacques Papy & Cécile Hermellin, Gallimard « Série noire, préface de Natacha Levet, juin 2025, 256 pages, 13 euros

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