Le tour du monde de l’Anthropocène, cartographie du futur de l’humanité 

Telmo Pievani, professeur de philosophie des sciences biologiques à l’université de Padoue, s’associe ici au géographe Mauro Varotto pour nous donner un tour du monde de l’anthropocène avec au fond une question : à quoi ressemblera le monde en 2872 ?

Un monde transformé

Les deux auteurs ont imaginé un scientifique se livrant à un tour du monde… et quel monde ! la Floride et les Pays-Bas ont pratiquement disparu, le pergélisol de Sibérie a fondu, libérant au passage quelques virus qui ont provoqué des épidémies meurtrières (l’humanité s’est remise, je vous remercie) et la Bretagne est devenue une presqu’île. La majeure partie des grands mammifères africains a disparu… mais la sauvegarde de leur génome a permis au génie génétique d’en ressusciter quelques-unes, introduites dans des parcs. Car le tourisme continue de fleurir. Il faut dire que l’humanité a résisté, ouf, et s’est même épanoui sur un continent libéré des glaces, l’Antarctique.

Entre cauchemar et dystopie

Le tour du monde de l’anthropocène a tout du conte philosophique où le lecteur se retrouve projeté dans un monde issu du nôtre et qui a quelque peu mal tourné d’un point de vue écologique. L’Europe et l’Amérique ont payé le prix fort de cette transformation mais on peut estimer la planète mal partie. Ici, on parle de réfugiés climatiques, de désertification, de stérilité des sols… Bref. Est-ce notre avenir ? En fait, si le réchauffement climatique est désormais sûr et certain (sauf pour Trump), son ampleur est incertaine, ses effets sont encore à étudier. Mais notre espèce court à sa perte, surtout si nous continuons avec le même mode de développement.

Voici donc un ouvrage singulier qui fait réfléchir… et froid dans le dos.

Sylvain Bonnet

Telmo Pievani & Mauro Varotto, Le tour du monde de l’anthropocène, traduit de l’italien par Anaïs Goacolou, Humensis « sciences », septembre 2024, 208 pages, 19 euros

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