Acadie, le futur décolle à nouveau
Un auteur à découvrir
Encore inconnu du public français, Dave Hutchinson a publié son premier roman en 2001 et s’est ensuite fait connaître outre-manche par le cycle Fractured Europe, qui a été salué par le British Science Fiction Award (doit-on y voir des échos du Brexit ?). Acadie constitue donc son premier texte publié en français. Alors, stop ou encore ?
L’utopie menacée
C’est le matin après le matin qui suit mon cent-cinquantième anniversaire, et un terrible vacarme s’efforce de me réveiller… »
Dans un futur assez éloigné, Duke est le président de la Colonie, qui rassemble des habitats spatiaux rassemblés au sein d’un système solaire isolé. Car la Colonie rassemble des personnes qui ont fuit l’espace humain sous la houlette d’Isabel Potter, une brillante généticienne qui a violé avec son équipe plusieurs lois bioéthiques, ce qui l’a amené à s’enfuir. Or voilà qu’une sonde venant de la Terre arrive dans le système et, malencontreusement, quelqu’un a tiré dessus.
L’Agence (les services secrets terriens), en recevant un signal de la sonde, risque donc de les retrouver. Voilà Duke en première ligne. Il organise avec brio l’évacuation de la Colonie et reste avec douze personnes pour voir ce qu’il va arriver. Ce qui l’attend va remettre en cause tout son univers…
Test réussi !
Eh bien Acadie n’est pas mal du tout cher lecteur. Hutchinson livre une novella de cent pages bien écrites, avec des situations et des dialogues assez savoureux. Et puis il maitrise l’art de la chute : les dix dernières pages révèlent ainsi ce qui se cache derrière l’utopie mise en place par le docteur Potter et croyez-moi, ça décoiffe sec. On n’en dira rien de plus mais cela vaut le détour.
Rappelons qu’une bonne chute est essentielle à une nouvelle ou une novella de science-fiction : un Robert Sheckley ou un Lafferty maîtrisait cet art à la perfection. Sans être encore au niveau de ces maîtres du genre, Hutchinson est déjà un expert de bien ficeler une histoire : c’est beaucoup. Désormais, on attend la suite le concernant.
Sylvain Bonnet
Dave Hutchinson, Acadie, traduit de l’anglais par Mathieu Prioux, illustration d’Aurélien Police, Le bélial collection « une heure lumière », pages, 8,90 eur
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