Raptor, les visions de Dave McKean

Un dessinateur réputé

Dave McKean est un artiste un peu particulier dans le monde de la bande dessinée anglo-saxonne. Il remporté un grand succès public et critique au début des années 90 en travaillant avec Grant Morrison sur Arkham Asylum, un roman graphique avec Batman, et Black Orchid, cette fois-ci avec Neil Gaiman. Il retravaille ensuite régulièrement avec ce dernier, livrant par exemple le fameux Violent Cases. Ici, il livre un album entièrement de son cru, Raptor. Et c’est, comme on va le voir, très particulier.

Deux mondes, deux hommes

Raptor nous fait d’abord découvrir Sokól, un personnage qui erre dans des paysages plutôt fantastiques, entouré d’animaux étranges. Il croise des hommes qu’ils veulent faire de lui leur maire, ce qu’ils refusent. Il les voit ensuite leur village tomber sous la coupe d’un barbare. Nous découvrons ensuite Arthur, un auteur de contes qui vit au Pays de Galles au XIXe siècle. Il ne se remet pas du décès de son épouse et, pour tromper le chagrin, participe aux réunions d’un cercle versé dans l’ésotérisme. Et il commence à lui arriver des choses bizarres, comme de découvrir sur son carnet des pages qu’il n’a pas écrites. En fait, Arthur est relié à Sokól et les deux univers vont se croiser grâce aux mots…

De sombres visions

Raptor n’est pas un album facile d’accès. On est parfois plus proche de la peinture ou du pastel, version gothique que du dessin traditionnel des comics ! Pourtant, on est séduit par certaines pages, véritables visions sorties d’une imagination pour le moins fertile (mais sombre). L’histoire quant à elle a une forme de poésie qui suscite un certain écho quand, comme beaucoup, on a perdu quelqu’un de proche.

On ne peut donc que vous recommander Raptor.

Sylvain Bonnet

Dave McKean, Raptor, traduit de l’anglais par Sidonie Van den Dries, Futuropolis, mai 2022, 128 pages, 22 euros

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