Derniers mètres jusqu’au cimetière, le polar le plus drôle !

Dans la famille des polars déjantés, Derniers mètres jusqu’au cimetière de Antti Tuomainen est un maître-livre. Il a toutes les qualités qu’on peut attendre d’un polar mené avec maestria, l’humour en plus !

Jaakko Kaunismaa sort de chez son médecin avec cette certitude : il se meurt, lentement mais sûrement. Il a été empoisonné. Mais pas qui ? Qui pourrait en vouloir à ce brave type, qui gère sa petite culture du matsutake, ce champignon dont les japonais raffolent, sans nuire à personne ? Est-ce son épouse, grosse dame dont il surprend les ébats jardiniers avec un de ses employés ? sont-ce ces concurrents mycologues au business soudain florissant et à la mine patibulaire, qui viennent empiéter lourdement sur sa clientèle japonaise ?

Derniers mètres jusqu’au cimetière est d’une incroyable drôlerie, et si l’enquête est moins importante que le personnage lui-même, ça n’en demeure pas moins un excellent polar. Un mixte parfait. Avec la folie nordique en plus ! Car l’humour noir de l’auteur, qui n’hésite pas à plonger son personnage dans les situations les plus improbables, tant que cela sert la cause d’un récit où l’on se pose tout le temps s’il est moral de rire du sort d’un condamné à mort. Et puis plus l’on rit moins l’on se pose la question !

L’enquête est menée tambour battant, d’autant que Jaakko Kaunismaa n’a rien à perdre : il met les pieds dans tous les plats et avance quelques soient les embuches avec un seul objectif : comprendre juste avant de mourir.

Derniers mètres jusqu’au cimetière est un régal !

Loïc Di Stefano

Antti Tuomainen, Derniers mètres jusqu’au cimetière , Fleuve, 320 pages, février 2019, 19,90 eur

Laisser un commentaire