Django, la bande dessinée hommage au grand guitariste

Il n’est jamais facile de traiter d’une star telle Django Reinardt en bande dessinée. Salva Rubio et Efa le dévoilent dans Django Main de feu. Un bel opus qui débute avec la naissance de l’icône du jazz manouche.

Comme Thomas Dutronc l’évoque dans la préface, Django était un Dieu et le seul musicien européen à avoir influencé le jazz américain, c’est dire !

Perles de cristal ce n’est pas possible. C’est une mélodie pour flûte. On ne peut pas la jouer au banjo…

Est-ce la vie romancée d’un talent né ou l’exacte vérité sans filtre et sans far ? 

La vie de Django est de très loin un long fleuve tranquille ! D’un père absent, d’une mère dévouée il est surtout très entouré par une troupe tsigane qui vit dans des roulottes. Il nait en 1910 une première fois en plein hiver belge avant que la famille ne pose ses affaires aux portes de Paris. Et après un tragique évènement à l’âge de 15 ans il naît une seconde fois pour redevenir encore plus fort. Plus talentueux même ! Et il trace le sillon qui fera de lui une légende.

La vie de saltimbanque lui va plutôt bien. Il se forge très tôt un caractère de dur à cuire et commence à s’attirer des ennuis qui auraient pu le conduire probablement en prison. Ce qui le sauvera est un présent qui deviendra précieux. Un banjo offert par sa mère.

la rencontre avec la musique

Il lui suffira de toucher l’instrument que la magie opère. Il a le talent inné de comprendre la musique et de la faire sienne. En commençant à jouer pour son entourage familial, rapidement il se fera un nom dans sa campagne. Il forcera la chance pour devenir, si jeune, la nouvelle coqueluche de Paris.

Ses premiers contrats tombent puis, rapidement, il publie ses premiers disques. Lui l’analphabète qui ne verra même pas les fautes sur son nom.

Tout bascule le jour où sa caravane prend feu. Django en sort mutilé, brulé, à l’agonie. La médecine tentera ce qu’elle pourra mais la détermination de l’homme à se relever caractérisera sa résurrection musicale qui paraissait vraiment sombre. Après des mois d’hôpital, il sortira avec deux doigts en moins…

sur un Nuage

C’est un roman graphique fascinant. Pour les amateurs de jazz manouche ou pour ceux qui veulent découvrir la prodigieuse aventure d’une icône du jazz à la française.

Les auteurs rendent un hommage appuyé et circonstancié tout en dévoilant les travers de l’homme. Django est sûr de lui dès le plus jeune âge, intransigeant avec son frère qu’il traite comme un larbin, et profite de situation. Mais les auteurs dévoilent surtout le talent et la progression d’un artiste étape par étape.

Il nous tarde de découvrir les autres tomes pour s’immerger dans la vie tourmentée d’une référence mondiale de la musique.

Le dessin est très soigné avec des visages vivants et expressifs même si celui de Django parait exagéré ou du moins caricaturé.

En fin d’album, un cahier de seize pages décrit, avec force visuels et photos d’archives, des éléments factuels de la vie de Django Reinhart.

Xavier de la Verrie

Salva Rubio (scénario)  & EFA (dessin), Django Main de feu, préface de Thomas Dutronc, Dupuis, « Aire Libre », janvier 2020, 80 pages, 17,50 eur

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