Sur la route d’Aldébaran d’Adrian Tchaikovsky, cauchemar dans l’espace

Un auteur qu’on suit  

Petit prodige de la science-fiction britannique, auteur de Dans la toile du temps (Denoël, 2018) et de sa suite Dans les profondeurs du temps, paru cette année, Adrian Tchaikovsky suscite désormais beaucoup d’espoirs dans le petit milieu des amateurs de science-fiction. Sur la route d’Aldébaran est une novella publiée par Le Bélial dans sa collection « Une heure lumière » dont on ne redira jamais assez l’utilité. Allons maintenant voir ce que ce cher Adrian nous a concocté.  

Au-delà des limites de l’humain  

Aujourd’hui, j’ai découvert quelque chose que je pouvais à la fois manger et brûler pour m’éclairer. Une bonne journée en fin de compte.

Bienvenue dans le cauchemar de Gary Rendell, astronaute envoyé aux confins du système solaire pour explorer un artefact de structure fractale, surnommée « le dieu grenouille » suite aux premières observations de la sonde Kaveney. Rendell faisait partie de l’équipage du Don Quichotte, vaisseau lancé malgré les problèmes internationaux par l’ensemble de l’humanité afin de percer les mystères de cette chose. Gary Rendell a fait partie de la première équipe qui s’est infiltrée à l’intérieur de l’artefact. Il en est aussi le seul survivant, sauvé par la structure elle-même qui… l’a recréé. Il erre ainsi dans des tunnels interminables, à la recherche des mondes sur lesquels cet artefact donne accès. Et aussi de ses congénères.

Mais Gary est-il encore seulement humain ?  

Un récit effrayant  

L’intérêt d’une novella est de resserrer l’intrigue et on peut dire qu’ici Adrian Tchaikovsky a fait fort. L’histoire brasse plein de thèmes classiques : premier contact avec une espèce extraterrestre, un porte interstellaire (qui rappelle le roman de Frederik Pohl, La grande porte), des monstres, le vertige du temps, le labyrinthe (au fond, le minotaure n’est pas loin), etc… Et cela fonctionne. On comprend aussi au fur et à mesure la transformation de Gary Rendell. Versant petit à petit dans l’horreur, ce récit de science-fiction est une indéniable réussite, preuve de plus du talent de Tchaikovsky.

Lisez Sur la route d’Aldébaran et frissonnez…      

Sylvain Bonnet  

Adrian Tchaikovsky, Sur la route d’Aldébaran, traduit de l’anglais par Henry-Luc Planchat, illustration de couverture d’Aurélien Police, Le Bélial, « Une heure lumière », novembre 2021, 160 pages, 22 eur

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