Eagles, gloire du rock 70’s

Le journaliste, l’indéfendable et un slow raté

Consultant le jour et journaliste rock la nuit : c’est ainsi qu’Alexis Hache mène sa double vie, travaillant aux Inrockuptibles et à New Noise pour la partie qui nous intéresse. Il livre pour Les mots et le reste un ouvrage sur les Eagles, groupe phare des années 70 méprisé par la critique rock.  Aujourd’hui que certaines guerres du rock sont terminées (et le rock aussi par la même occasion mais c’est une autre histoire), ce livre constitue une occasion de revenir sur le parcours de ce groupe « indéfendable » (mais voilà l’auteur de ces lignes a rêvé de danser sur Hotel California avec une fille magnifique alors qu’il avait 16 ans, ça ne s’oublie pas).

Un des groupes inventeurs du country rock

Quoiqu’on en pense, les Eagles incarnent un moment du rock, celui où les sonorités de la country viennent l’irriguer. Les premiers tubes du groupe (Take it easy) vont sur un terrain autrefois défriché par les Byrds (avec l’album Sweetheart of the Rodeo) et Gram Parsons. Repérés par David Geffen qui les signe sur son label Asylum, la bande de Don Henley et Glenn Frey va incarner aux yeux du grand public le « Country rock », avec deux premiers albums très bien produits par Glyn Johns (l’homme à qui on doit Who’s next des Who). Mais voilà, les Eagles rêvent d’autre chose : ils veulent devenir un des mastodontes du rock, de faire partie de cette jet set privilégiée, avec les groupies, les drogues et l’alcool. A la lecture de ce livre, on reste impressionné par la série des concerts qu’ils enchaînent durant les 70’s. Quelle énergie ! Au prix de quelques remaniements de personnel…

Gloire et déclin

Une des forces du groupe, ce sont les voix, surtout celle de Henley. L’arrivée des guitariste Don Felder et Jo Walsh leur permet de muscler leur son et de se rapprocher des groupes heavy comme Led Zeppelin. Et voilà que Felder compose un morceau en fin de journée, devant la mer…Ce sera Hotel California, leurs plus gros succès. Le groupe a gagné, il est un des plus gros vendeurs de tous les temps… Sauf qu’ils n’en peuvent plus. Ils sont épuisés, ne se supportent plus. En 1980 ils se séparent… pour se retrouver en 1994 pour une tournée très lucrative. Et le groupe tourne toujours, sans Felder et surtout sans Glenn Frey décédé en 2016.

Au fond que dire de ce groupe désormais ? Qu’ils ont battu le record du nombre de disques vendus, tenu jusqu’alors par le Thriller de Michael Jackson, qui tenait la couronne depuis 2009… Qu’Hotel California est devenu sans doute l’un des plus grands standards du rock. Et qu’ils ont fait quelques très bonnes chansons, c’est le principal.

Le jour de mon mariage, je passerai Hotel California (avec d’autres)…

Sylvain Bonnet

Alexis Hache, Eagles – Life with a fast lane, Les mots et le reste, février 2019, 240 pages, 20 eur

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