« L’Eau qui dort » l’enquête dans un jardin d’Hélène Gestern


Hélène Gestern est professeur de littérature à Nancy, et a écrit plusieurs romans, chez Arléa, qui ont obtenu divers prix littéraires. On se rappelle notamment Eux sur la photo en 2011. Avec ce nouveau livre L’Eau qui dort, elle marie à la fois la psychologie et le policier, le sombre et le sensible, la quête du souvenir et la cruauté du présent.

L’histoire est celle d’un homme qui s’ennuie, et qui décide de quitter son foyer. Jusque là, rien de bien original. Sauf que dans une province lointaine où le train de la fuite l’a emporté, il croit voir celle qu’il a passionnément aimée vingt ans avant, Irina, qu’il n’a jamais revue, et dont le souvenir le hante. Vision fugitive, mais dont il fait désormais sa raison de vivre.

A la recherche du grand amour d’autrefois, il échoue par hasard dans un parc dont il devient le jardinier ; mais ce parc est trop mystérieux, et cache de si sombres histoires, que c’est une véritable enquête criminelle qui s’installe dans les rosiers, sans aucun romantisme. Notre homme s’oblige alors à chercher un coupable, tout en essayant de retrouver Irina, et découvre que les deux ont séjourné ici, et en même temps, à moins qu’il ne s’agisse d’une seule et même personne…

Hélène Gestern, malgré quelques longueurs, va loin et voit juste, dans cette approche délicate, qui marie le passé et le présent, l’envie de l’autre, et le refus de la vérité. Son héros, Benoit Lauzanne, affronte la vie sans craindre cette « eau qui dort » dont il faut pourtant se méfier. Et au fil des pages, on se laisse emporter par sa personnalité moins fade que prévue, son histoire moins banale que prévue, un dénouement moins attendu que prévu.

Didier Ters

Hélène Gestern, L’Eau qui dort, Arléa, octobre 2018, 370 pages, 22 eur

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