Journal d’un siècle disparu, redécouvrir le passé

En 1898, l’énorme veine du Klondike, située non loin au nord, provoqua une activité frénétique sur le Stikine. Le fleuve fut considéré comme une des voies d’accès possibles. Après avoir atteint Telegraph Creek par bateau, ou, l’hiver, en marchant sur le fleuve gelé, les prospecteurs pouvaient rejoindre un affluent du Yukon en parcourant à pied environ trois cents kilomètres de cette nature sauvage qu’on appelle le Bush : là, en théorie, il ne leur restait plus qu’à se construire un radeau et à se laisser porter par les eaux jusqu’au terme du périple. 

Un voyageur qui raconte ses aventures

Voici un livre d’un genre particulier. Dans les années 1960, l’américain Edward Hoagland est parti dans un voyage de plusieurs mois dans les coins plus reculés de Colombie britannique. Ce périple incluait le Klondike, région marquée à la fin du XIXe siècle par une importante ruée vers l’or (les aficionados de Picsou/Scrooge connaissent). Hoagland va alors prendre des notes sur les gens, les paysages, les métiers exercés, le folklore aussi. Le résultat est singulier pour un lecteur du début du XXIe siècle.

Des images d’un siècle envolé

En réalité, Hoagland se fait l’enregistreur d’un monde oublié, celui de la fin du XIXe siècles, des prospecteurs, des pionniers, des chercheurs d’or. Et des indiens aussi, très présents dans ce livre. S’ils sont évangélisés, ils se retrouvent catholiques grâce à des prêtres… Francophones, québécois ou Français ! même dans le grand ouest canadien, on retrouve trace des Français et il est dit que ce sont eux qui, en grande partie, ont reconnu le pays, avant ou après 1763. Trappeurs, missionnaires, petits commerçants sont là. Hoagland rencontre des gens très âgés qui sont de véritables pages d’histoire, vestiges bientôt emportés par les années soixante (du siècle dernier).

Journal d’un siècle disparu se révèle fascinant et émouvant.

Sylvain Bonnet

Edward Hoagland, Journal d’un siècle disparu, traduit de l’anglais par Françoise Torchiana, Gallmeister, mai 2023, 416 pages, 24,80 euros

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